Université : comment promouvoir la qualité ?

22/05/2023 mis à jour: 03:05
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Si la nécessité de placer la qualité de l’enseignement supérieur au centre des défis fait l’unanimité en Algérie, il reste la question cruciale de savoir comment y parvenir. 

Les études supérieures ont plus que jamais besoin d’une refonte décisive qui reposerait sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement. La tenue d’assises devant aboutir à la modernisation de l’université et de la recherche scientifique annoncées par le ministre de tutelle est une occasion pour recadrer le débat. 

Des projets de réforme déjà engagés portent, entre autres, sur la numérisation et l’innovation matérialisées, notamment, par la mise sur pied, il y a deux ans, d'une École supérieure de l’intelligence artificielle. Voilà une nouvelle technologie, désormais incontournable, qui sera généralisée à tous les cursus de formation. La ressource humaine ne sera pas en reste avec, notamment, les recrutements massifs de maîtres-assistants et de chercheurs, ponctués par une revalorisation des rémunérations et d’une révision du statut de l’enseignant universitaire. 

L’autre défi est l’employabilité, autrement dit l’aptitude des diplômés à intégrer le marché du travail ou à créer des entreprises. En guise de passerelle entre l’université et la sphère économique, une expérience pilote a été lancée, cette année, en orientant les étudiants en fin d’études vers des projets de création de start-up et de microentreprises. 

Un des objectifs prioritaires de toute réforme digne de ce nom est censé garantir la qualité de l’enseignement supérieur. L’établissement de lignes directrices pour la gestion de la qualité peut être confié à une nouvelle instance publique, dont le projet de création a été annoncé. Les experts en pédagogie le soulignent : l’enseignement supérieur doit être axé sur l’étudiant qui doit être au centre des réflexions pédagogiques. 

L’étudiant devra ainsi participer, de façon active, à son apprentissage en s’impliquant dans le choix de son parcours et de son rythme d’apprentissage. L’idée est de donner la possibilité aux étudiants d’exprimer leur point de vue au sujet de leur environnement et leur expérience d’apprentissage. L’évaluation des enseignements par les étudiants est le premier processus du système d’assurance qualité qui doit être mis en place. La réforme doit aussi prioritairement intégrer les nouvelles connaissances, méthodes et technologies dans les domaines de l’organisation et la gestion des universités, la didactique et la gestion de la recherche. 

La réforme didactique appelle l’introduction de nouvelles formes d'enseignement. Nos établissements du supérieur et nos universités ont aussi besoin d'un organe de statistique universitaire claire, qui sera un précieux outil d’aide à la décision permettant d’améliorer leur gestion. Le secteur de l’enseignement supérieur algérien a énormément besoin d’ouverture sur le monde pour importer le savoir-faire. 

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a exprimé récemment à l'ambassadeur de la Suisse en Algérie, Pierre-Yves Fux, son souhait de voir concrétiser l’ouverture d’annexes des grandes universités suisses en Algérie. 

Il faut dire enfin que la cyberformation est une chance inouïe pour les étudiants. Le savoir n’a plus de frontières. La prestigieuse université américaine d’Harvard met, par exemple, gratuitement, plus de 140 cours sur sa plateforme d’apprentissage en ligne.

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