Lancée en 2019 par un investisseur local, en partenariat avec des Chinois, la culture du fruit du dragon rouge (pitaya rouge) sous serres a fini par donner de belles récoltes, a-t-on appris auprès de Mourad Bourkouk, président de la chambre agricole de Skikda. «La première production mise en vente, il y a un mois à Alger, s’était écoulée en quelques heures, seulement à plus de 1500 DA le kilogramme», a déclaré M. Bourkouk, en expliquant que le pitaya fait partie des fruits les plus chers au monde. «Le prix à la consommation de ce fruit atteint des fois les 20 euros sur le marché européen», rajoute notre interlocuteur.
Selon la même source, l’idée d’implanter cette culture asiatique sur les terres locales revient à M. Labidi, un agriculteur de la région de Béni Béchir, à moins de 20 km au sud de Skikda. «En partenariat avec des Chinois, il a lancé son projet en 2019 en se limitant au départ à une seule serre.
Des boutures du pitaya ont été ramenées par le partenaire chinois qui s’était d’ailleurs occupé de leur mise en culture et au bout de deux années, elles ont fini par donner une production assez conséquente. Aujourd’hui, cet investisseur est passé de sa phase d’essai à 35 serres, grâce à la facilité de multiplication de cette plante qui se fait à partir des boutures productives.
L’année prochaine, le nombre de serres devrait atteindre les 1000 unités», révèle M. Bourkouk en estimant que la nature cactacée de la plante devrait encourager les agriculteurs du sud du pays à l’essayer. «En Tunisie où la culture du pitaya fait désormais partie du paysage agricole, une grande partie de la production est orientée vers l’exportation. D’ailleurs ayant eu vent de la réussite du Pitaya à Skikda, des investisseurs tunisiens n’ont pas tardé à prendre attache avec M. Labidi pour manifester leur désir de prendre toute sa production», révèle M. Bourkouk.
Devant cette réussite, la chambre agricole de Skikda vient d’organiser une journée de vulgarisation et de sensibilisation relative à la tenue de la culture du fruit du dragon et à ses dividendes. «Nous avons invité à cet effet les jeunes cadres chômeurs, des agriculteurs ainsi que des représentants de l’Ansej, l’Angem, la Badr-Banque et l’université du 20 août 1955. Le but était de leur présenter le travail accompli par l’investisseur Labidi et de les intéresser aux dividendes économiques de la culture de ce fruit», conclut notre interlocuteur.