Alors que l’émission de mandats d’arrêt internationaux par la (Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, est annoncée «incessante» par les médias israéliens, une ONG sud-coréenne a déposé plainte, à Séoul, contre sept dirigeants israéliens pour avoir «planifié, organisé et mis en œuvre des crimes de guerre, contre l’humanité et de génocide» à Ghaza.
Sept dirigeants israéliens font désormais l’objet d’une plainte pénale, pour les crimes commis dans le cadre de la guerre génocidaire menée à Ghaza depuis plus de huit mois. La procédure a été actionnée devant le tribunal de Séoul, capitale de la Corée du Sud, pays connu comme étant un des alliés de l’Etat hébreu.
La poursuite concerne, en plus du Premier ministre Benyamin Netanyahu, le président Itshak Herzog et le ministre de la Défense Yoav Gallant, mais aussi les deux ministres extrémistes, celui des Finances, Bezalel Smotrich, et celui de la Sécurité nationale, Itmar Ben Gvir, ainsi que le chef de la diplomatie israélienne, Katz Israël, et le chef de l’état-major de l’armée, Herzi Halevy, tous accusés par une Ong de gauche (PSPD), d’avoir «planifié, ordonné et mis en œuvre des crimes de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, dont ceux commis contre les activistes humanitaires, les établissements médicaux, les ambulances, le recours aux armes chimiques interdit et l’utilisation d’autres moyens illégaux, notamment la famine comme moyen de guerre».
C’est ce qu’a révélé la presse israélienne hier, dont le site Ynet, qui a précisé que la plainte du collectif d’avocats de l’ONG a été déposée au bureau de l’agence d’enquête de la police de Séoul qui doit, selon la même source, décider du transfert du dossier vers le procureur.
Le journal israélien, Yedioth Ahronoth, a indiqué quant à lui que «le parquet s’en est déjà saisi et qu’il a exigé» que les personnalités mises en accusation «soient jugées pour les crimes» qu’elles ont commis à Ghaza.
La demande a fait tache d’huile et selon le même média, les ministères des Affaires étrangères et de la Justice, ont, à ce titre «recommandé» aux sept dirigeants israéliens concernés par la poursuite, de (les) «consulter avant tout séjour en Corée du Sud afin de prévenir toute situation inconfortable».
Mandats d’arrêt
Il est important de rappeler que c’est la deuxième fois que le ministre extrémiste Ben Gvir et le président Herzog font l’objet d’une plainte pour «crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de génocide», depuis le début de la guerre contre Ghaza, il y a plus de huit mois, alors que pour Netanyahu et Yoav Gallant, ils ont non seulement fait l’objet d’une demande d’un mandat d’arrêt international par le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), mais ils sont également poursuivis, en Suisse, en Grande-Bretagne et aux USA, par des ONG pro-palestiniennes pour des faits liés aux violation du droit humanitaire et du droit international, notamment la Convention relative à la lutte et la prévention contre le génocide.
A ce titre, les médias israéliens et américains ont révélé que Tel-Aviv, «se prépare» à la possibilité que la CPI «émette bientôt» des mandats d’arrêt internationaux réclamés le 20 mai dernier par le procureur en chef de cette juridiction, contre Netanyahu et Gallant, que l’Etat hébreu a rejetés tout en les dénonçant publiquement.
Il y a quelques jours, la Radiodiffusion israélienne avait évoqué les discussions en cours en Israël, sur la stratégie de riposte visant la défense de Netanyahu, Gallant et l’Etat hébreu, en cas où la CPI décide d’émettre les ordonnances d’arrestation. «Cependant aucune décision quant au dépôt ou non des moyens de défense juridique, n’a été prise étant donné qu’Israel ne reconnaît plus l’autorité du tribunal.
C’est aussi Netanyahu qui décidera de présenter ou non cette défense», explique la presse locale, en affirmant toutefois, qu'Israël, qui n’est pas Etat partie de la CPI, «se prépare aux pires scénarios, notamment la possibilité que les juges émettent des mandats d’arrêt dans un avenir proche. Par conséquent, une éventuelle stratégie de défense pour contrer une telle décision est discutée sans fournir de détails supplémentaires».
Devant la CIJ, plus d’une dizaine de pays ont soutenu la plainte sud-africaine déposée au début du mois de novembre dernier, contre Israël, pour des crimes de génocide à Ghaza. Il s’agit de l’Espagne, Cuba, la Colombie, le Mexique, le Chili, la Turquie, la Libye, l’Egypte, les Maldives, la Belgique et le Nicaragua.