Une nuit d’horreur dans un parc d’attraction en Suède : Une expérience pour trouver le juste milieu entre la peur et le plaisir

16/10/2023 mis à jour: 00:28
AFP
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Des milliers de personnes vont être confrontées à leurs plus grandes peurs sans pouvoir s’échapper

«C’est la chose la plus effrayante que j’ai jamais vécue», lâche Vicki Bååth après une expérience conduite par des universitaires danois dans un parc d’attraction pour trouver un équilibre entre la peur et l’excitation.
 

Il s’agit de collecter des données pour le «Peak Fear Experiment», une expérience menée en collaboration avec le «Recreational Fear Lab», un institut de recherche sur la peur récréative de l’université d’Aarhus au Danemark. 

L’objectif : «Explorer les limites de la peur et trouver le juste milieu entre le plaisir et le désagréable.» «Lorsqu’ils m’ont enfilé la cagoule, je me suis sentie comme une otage. Je ne savais pas où aller ni où ils me conduiraient», relate cette enseignante de 45 ans. Mme Bååth est ensuite conduite vers une zone boisée et obscure où se trouve un lit. Elle est attachée au lit et reste là, seule, frigorifiée et incapable de bouger. Quelques minutes plus tard, de petites voix effrayantes se font entendre, et d’étranges créatures surgies de nulle part s’approchent du lit. Le tout est observé par des universitaires sur un écran dans une salle à proximité. 
 

Des clowns et du sang

L’expérience est divisée en cinq étapes. Les participants naviguent au milieu de lumières clignotantes, d’espaces confinés et sombres, entourés parfois de murs éclaboussés de sang. Des acteurs jouant le rôle de monstres rôdent et poussent les participants jusqu’à leur point de rupture. 

Après avoir relevé le défi, Vicki Bååth se dit. Elle s’était portée volontaire pour vivre une «expérience unique». Seules deux personnes ont été sélectionnées sur un total de 1600 candidatures pour passer cette nuit d’angoisse dans le parc d’attraction. Les deux sujets n’ont pas été renseignés sur le contenu de l’expérience, et ne savaient pas combien de temps elle durerait. Helge Branscheidt, 38 ans, coiffeur et maquilleur à Hambourg, en Allemagne, est tout sourire.

 Malgré son affinité pour les films d’horreur, il admet être assez peureux. «Je suis encore un peu dans les vapes parce que c’était  tellement étrange», explique-t-il. L’expérience est supervisée par le chercheur Mathias Clasen du laboratoire de la «peur récréative» de l’université d’Aarhus. La peur récréative fait référence aux «comportements dans lesquels les gens tirent du plaisir du fait d’avoir peur», relève-t-il. Avec seulement deux cobayes, Mathias Clasen admet que d’un point de vue scientifique, il est difficile de tirer des enseignements de cette expérience en particulier. 

Mais cela leur a permis d’examiner les réponses des participants dans un contexte extrême. Selon leurs recherches, se livrer à des activités effrayantes peut avoir des effets bénéfiques surprenants sur la santé. Pendant la pandémie Covid-19, ils ont constaté que les personnes qui regardaient régulièrement des films d’horreur avaient de meilleurs résultats en matière de santé mentale pendant le confinement. Ils faisaient preuve d’une «meilleure résilience psychologique et (avaient) moins de symptômes de stress», précise le chercheur  à l’AFP qui estime que les expériences ludiques autour de la peur peuvent agir comme une sorte de «vaccin contre le stress».

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