L’Algérie perd une de ses figures artistiques les plus marquantes. Hamza Feghouli, alias «Mama Messaouda», s’est éteint, laissant derrière lui un héritage culturel indélébile. Son humour, sa présence scénique et ses numéros ont marqué plusieurs générations.
On le savait malade depuis des années, mais ces derniers temps, des signes annonciateurs continuaient d’inquiéter ses proches, ainsi que la famille culturelle à laquelle il appartenait jusqu’à cette fatidique nuit de jeudi à vendredi, où l’on annonça son décès. Après la visite mercredi du ministre de la Culture, Zouhir Ballalou, accompagné du wali de Blida, pour s’enquérir de son état de santé, il y avait une sorte d’alerte qui présageait le pire. Il expira son dernier souffle entouré de sa famille.
Hamza Feghouli, né le 11 septembre 1938 à Tiaret, aura été un acteur comique renommé, connu pour son interprétation du personnage de «Mama Messaouda». Ce rôle emblématique dans l’émission «El Hadika Essahira», de la télévision publique nationale, lui a valu une immense reconnaissance depuis qu’il a incarné ce rôle de mère éducatrice avec feu Raouf Ikkache alias «Hedidouane».
Un rôle qu’il a campé magistralement à une époque où l’Algérie sortait quelque peu de son conservatisme et où il était difficile d’incarner le rôle d’une femme par un homme. Parmi ses œuvres : Hold-up à Mascara en 1981 d’Ahmed Benkamla, Hassan Niya en 1989, Le clandestin toujours en 1989 avec Benamar Bakhti, L’honneur de la tribu en 1993 de Mahmoud Zemmouri dans le rôle de Moulay le boucher, Beur blanc rouge en 2006 et Morituri en 2007 d’Okacha Touita entre autres.
Des rôles qui lui ont donné l’occasion de côtoyer de grands noms du cinéma et du théâtre algériens de l’époque. Il marqua le théâtre algérien avec le personnage de «Mama Messaouda» dès 1990. Agé de 86 ans et père de huit enfants, dont certains ont trempé dans l’activité artistique, Hamza Feghouli était, lui, comme prédestiné à l’art avec sa gouaille et ses facéties depuis son jeune âge.
Déjà affecté durant la tragédie nationale, il quitta sa ville et son environnement pour s’installer à Alger, mais reste fidèle à son engagement pour l’art même après le décès de son compère «Hidouane». Figure emblématique du paysage artistique algérien, ses œuvres et son parcours resteront gravés dans la mémoire collective. Le défunt devait être inhumé ce vendredi après la prière d’El Asr au cimetière de la ville Ain Guesma et la levée du corps depuis le domicile familial à proximité de la mosquée Salah Eddine El Ayoubi a annoncé sa famille.