Comment une étude peut-elle être à la fois un échec et un succès ? Il vous suffit de demander à l’équipe de chercheurs de l’Institut SETI de Californie, du Centre de recherche SETI de Berkeley (Californie) et du Centre international de recherche en radioastronomie de Perth (Australie).
Des astronomes de ces trois structures ont mené une vaste étude sur plus de 2.800 galaxies à la recherche de «supercivilisations». Les précédents travaux se contentaient de sonder notre Voie lactée; ici la zone d’observation choisie est bien plus vaste. Pour parvenir à un tel exploit, les chercheurs ont utilisé la puissance de balayage du Murchison Widefield Array (MWA), un radiotélescope géant à basses fréquences, basé à Meekatharra, dans l’ouest de Australie, pour détecter des signes de technologie avancée, aussi appelés «technosignatures». Le MWA a ainsi scanné des centaines de galaxies simultanément, détaille le média en ligne américaine The Debrief.
«Ce travail représente une avancée significative dans nos efforts pour détecter des signaux provenant de civilisations extraterrestres avancées. Le large champ de vision et la gamme de fréquences basses du MWA en font un outil idéal pour ce type de recherche. Et les limites que nous avons établies guideront les futures études», affirme Chenoa Tremblay, coautrice de l’étude publiée le 26 août dans la revue The Astrophysical Journal et radioastronome à l’Institut SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence, ou «Recherche d’intelligence extraterrestre» en français). Pour qu’un signal soit suffisamment fort pour être détecté depuis la Terre, il faut qu’il soit émis par une civilisation très avancée, bien plus que la nôtre.
Les chercheurs se sont basés sur l’échelle de Kardachev, qui distingue plusieurs types de civilisations. Selon eux, «les civilisations de type I sont capables d’accéder à toute l’énergie disponible sur leur planète, les civilisations de type II peuvent consommer directement l’énergie d’une étoile et les civilisations de type III peuvent capturer toute l’énergie émise par leur galaxie».
Pour vous faire une petite idée, l’humanité n’en est qu’au «type 0», car elle n’a pas encore capté toute l’énergie de sa planète d’origine. Les membres du SETI ont donc décidé de chercher a minima des technosignatures de «supercivilisations» de type II, les seules qui sont à même de «produire de grandes quantités de rayonnement électromagnétique détectable à des distances galactiques». Après avoir affiné la résolution spectrale des signaux recherchés (une gamme basses fréquences située entre 98 et 128 MHz), le MWA a scruté une zone en direction d’une supernova nommée Vela, pendant dix-huit jours. Au total, ce sont donc 2800 galaxies qui ont été passées au crible, dont environ 1300 avaient déjà été localisées précisément par rapport à la Terre.