Une délégation du Front des forces socialistes (FFS) a rencontré, jeudi, le président Abdelmadjid Tebboune, qui poursuit ses consultations politiques engagées en mai dernier.
Composée du Premier secrétaire, Youcef Aouchiche, et de deux membres de l’instance présidentielle, Brahim Meziane et Hakim Belahcel, cette délégation du plus vieux parti de l’opposition a fait part, à la fin de cette audience présidentielle, de ce qui a motivé sa participation à ces consultations politiques.
En répondant favorablement à l’invitation du président Tebboune, le FFS estime ainsi avoir confirmé son attachement à ses «principes fondateurs de dialogue constructif et d’opposition responsable» et «à la construction nationale sur des bases de la démocratie».
«Au FFS, nous avons toujours affirmé notre attachement au projet national et démocratique et à nos propositions de sortie de crise», a affirmé Youcef Aouchiche dans une déclaration qu’il a lue devant les médias à la fin de la rencontre avec le président Tebboune.
Ainsi, la délégation du FFS a précisé avoir demandé au chef de l’Etat «davantage d’éclaircissements» sur sa volonté politique de créer un cadre de dialogue national pour renforcer le «front interne», en lui indiquant que «toute initiative sérieuse de ce genre doit être forcément synonyme d’une ouverture démocratique réelle où toutes les forces vives du pays, partis, syndicats, associations et médias, peuvent s’exprimer librement».
M. Aouchiche a rappelé les initiatives du FFS visant à asseoir «un véritable consensus national sur la base d’un dialogue inclusif qui règle réellement la crise multidimensionnelle que vit notre pays, tant sur le plan politique que sur les fronts économique et social».
Le FFS a affirmé également avoir fait part au président de la République de ses «appréhensions» quant à «la politique de réforme du système de subventions au moment où notre population souffre de l’explosion de l’inflation et de l’érosion du pouvoir d’achat».
Soulignant son «attachement au caractère social de l’Etat», le FFS a dit avoir demandé au chef de l’Etat «de prendre des mesures économiques et sociales urgentes pour préserver la dignité des Algériennes et des Algériens et préserver leur pouvoir d’achat».
Sur le plan politique, le plus vieux parti de l’opposition a appelé le président Tebboune à «entreprendre des mesures d’apaisement à l’effet de réinstaurer un climat de confiance et de sérénité, conditions sine qua non pour la réussite de tout dialogue afin de donner des garanties et des gages de bonne volonté aux partenaires politiques et sociaux».
Par mesures d’apaisement, le FFS entend la libération des détenus et la levée de toute forme de restriction sur les libertés. «Il s’agit en priorité de la libération sans conditions de tous les détenus politiques et d’opinion, à commencer par Mohammed Baba Nedjar en arrivant à Smail Chaalal, président d’APC d’Azzeffoun, mais aussi abrogeant l’arsenal juridique répressif, notamment le recours systématique et arbitraire aux détentions préventives ainsi que la levée de toutes les restrictions imposées aux partis, syndicats, associations et médias, qui les empêchent de remplir pleinement leurs rôles salutaires dans notre société», a précisé M. Aouchiche.
Le FFS, qui a boycotté la présidentielle de décembre 2019, le référendum de novembre 2020 sur la Constitution et les élections législatives de juin 2021, a déjà pris part aux consultations politiques menées par le chef de l’Etat en 2021.