Lors de ses assemblées générales tenues à Marrakech, le Fonds monétaire international (FMI) exprime des préoccupations concernant les divergences économiques entre les grandes économies mondiales.
En raison de multiples crises, l'économie mondiale connaît une diminution de son dynamisme, et les écarts se creusent entre les nations. Selon les nouvelles projections du FMI, après une croissance de 3,5 % en 2022, le produit intérieur brut (PIB) devrait progresser de 3 % en 2023 et de 2,9 % en 2024. Cette annonce a été faite lors des assemblées générales tenues à Marrakech. Notons que l'Afrique n'avait pas accueilli de telles assemblées depuis 50 ans, rappelant ainsi les défis persistants liés à l'endettement et à la pauvreté, selon la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Malgré un récent séisme qui a touché le Maroc, les autorités ont choisi de maintenir l'événement, qui a un impact significatif sur l'activité économique de la région touristique.
Lors de la première journée d'ouverture, le site des assemblées générales à Marrakech était animé, rassemblant plus de 10 000 personnes, dont des délégués officiels, des représentants d'institutions multilatérales et divers acteurs financiers. Les discussions portaient sur des sujets tels que la dette, la pauvreté, le climat et la solidarité internationale, tout en favorisant les opportunités de réseautage.
Interrogé lors d'une conférence de presse sur les conséquences économiques potentielles du conflit en Israël déclenché par le Hamas, le conseiller économique du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, s'est montré prudent, affirmant qu'il était encore trop tôt pour évaluer l'impact dans la région et au-delà. Le FMI surveille également de près l'évolution des prix du pétrole, qui ont augmenté de 4 % en deux jours, notant que chaque augmentation de 10 % entraîne une réduction de 0,15 point de croissance et une hausse de 0,4 % de l'inflation.
Malgré le ralentissement de la croissance mondiale, le FMI reconnaît que la situation aurait pu être pire, soulignant la résilience des économies face aux crises liées à la pandémie, à la guerre en Ukraine et à la hausse des coûts de la vie. Les États-Unis ont même dépassé leur niveau d'avant la pandémie cette année, avec une croissance prévue de 2,1 %, tandis que la zone euro, en particulier l'Allemagne, fait face à une récession.
Pour la France, le FMI prévoit une croissance de 1,3 % l'année prochaine, légèrement en deçà de l'objectif gouvernemental de 1,4 %. Les États-Unis se démarquent en raison de leur résilience économique, alimentée par l'investissement et la consommation.
Cependant, des divergences de croissance se font sentir, notamment en Chine, qui fait face à des vents contraires en raison de la crise immobilière et de la perte de confiance. En revanche, certains pays, comme l'Inde et le Mexique, bénéficient de la dynamique de la consommation et d'autres facteurs positifs.
Malgré ces prévisions encourageantes, le FMI souligne que la situation reste incertaine en raison de nombreux risques géopolitiques. Quatre risques principaux sont identifiés : une aggravation de la crise immobilière en Chine, la volatilité des prix des matières premières, l'inflation élevée, et la menace d'un endettement excessif et de coûts de financement en hausse. Le FMI exhorte à une gestion prudente des politiques monétaires et budgétaires, soulignant qu'il existe peu de marge d'erreur sur le plan politique.