Depuis quelques années seulement, les psychotropes tendent à occuper la première place des drogues consommées en Algérie. Longtemps détourné de sa vocation de puissant neuroanalgésique et anxiolytique, le «Lyrica» réputé être le plus recherché par les jeunes, pour ses effets euphoriques, commence à être délaissé au profit de la molécule mère, la «Prégabaline», appelée «la rouge et blanche», en référence aux couleurs de ses gélules, à leur forme mais aussi à leurs effets immédiats sur son consommateur.
En quelques années, elle a inondé le marché et multiplié le nombre de ses adeptes. Le trafic des ordonnances a chuté avec la mise sur le marché de ce médicament destiné au traitement de l’épilepsie et des troubles du fonctionnement du système nerveux et détourné de sa vocation médicale.
Avec des boîtes de 56 comprimés de 300 mg, un prix en pharmacie de 6700 DA et un prix de 600 à 700 DA la gélule, les dealers ont vite trouvé leur bonheur et les consommateurs raffolent de cette «friandise» qui leur donne «des sensations fortes».
Rapidement, la «Prégabaline» concurrence toutes les drogues : cannabis, ecstasy, le «Tramadol», et même l’héroïne de mauvaise qualité, plus connue sous le nom de «Tchoutchna», ou encore la cocaïne coupée avec d’autres produits.
Mélangée à d’autres produits chimiques, sa consommation transforme nos jeunes en toxicomanes, toujours à la recherche de cette euphorie qui résulte des dangereux effets de cette drogue sur la santé mentale. La «Prégabaline» n’est en réalité qu’un voyage vers une mort à petit feu.
Elle n’est pourtant pas fabriquée en Algérie. Elle provient principalement de la Libye où des laboratoires l’importent de l’Inde, mais aussi du Niger, où elle est fabriquée clandestinement.