La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic va réaliser un vol transatlantique propulsé exclusivement aux carburants dits durables, marquant une première dans le secteur.
Le vol partira de l'aéroport londonien d'Heathrow à 11H30 GMT et devrait atteindre l'aéroport JFK de New York à 19H30. Cette initiative vise à intégrer des carburants durables d'aviation (CDA), produits à partir d'huiles usagées, de résidus de bois ou d'algues, pour réduire l'empreinte carbone. Cependant, des organisations écologistes considèrent cette opération comme du "greenwashing" ou un "verdissement de façade", soulignant que ces carburants ne résolvent pas complètement le problème des émissions de CO2.
Les CDA, utilisables en complément du kérosène jusqu'à 50%, sont considérés comme un levier essentiel pour décarboner le secteur de l'aviation, bien que leur production soit encore limitée et coûteuse. Ces carburants sont employés dans des moteurs à combustion qui émettent toujours du CO2, avec la décarbonation intervenant en amont par la réutilisation de matières végétales au lieu d'extraire des hydrocarbures.
Ce vol pionnier survient deux jours avant le début de la COP28 à Dubaï et a bénéficié du soutien financier du gouvernement britannique, de partenaires tels que Boeing, Rolls-Royce, et BP, ainsi que d'une collaboration avec l'université de Sheffield. L'association écologiste Stay Grounded critique cette initiative, considérant qu'elle détourne l'attention du problème global, soulignant que les substituts aux carburants fossiles restent marginaux par rapport à l'utilisation quotidienne de tels carburants. Certains experts estiment que les CDA ne sont pas une solution durable à grande échelle, qualifiant cette technologie d'"impasse technologique", avec des sources de carburant limitées en termes d'échelle et des coûts élevés. Greenpeace souligne qu'aborder la demande en réduisant les émissions de l'aviation à court terme est plus efficace que de compter sur des alternatives coûteuses et limitées en capacité.