Un potentiel à valoriser

08/06/2024 mis à jour: 01:45
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Des activités liées à la promotion du tourisme se sont multipliées ces derniers mois et se sont distinguées par un fort niveau d’organisation et d’adaptation aux nouvelles technologies de la communication. Elles ont été également riches en projections et en programmes prévisionnels. 

S’agissant de l’un des secteurs prioritaires destinés à insuffler une dynamique de développement social et économique à travers le pays, la nécessité de donner consistance et réalité aux différents dispositifs en cours d’élaboration ou d’expérimentation revêt un caractère urgent. Etablie et éprouvée depuis fort longtemps, la vocation touristique de larges pans du territoire national a dépassé incontestablement le stade de l’identification du potentiel et des atouts. La mise en œuvre des projets, enclenchée ponctuellement dans diverses régions du pays, est appelée à être généralisée pour impulser un véritable essor et un effet d’entraînement sur nombre de secteurs d’activités. 

Ce retour au réel est indispensable dans un contexte où de nombreuses bulles, comme celle de l’accès au véhicule personnel, risquent d’éclater, car on aura occulté la phase de la production et de la création de richesses, seule à même de rehausser le pouvoir d’achat permettant d’acquérir des produits finis ou en kits fabriqués à l’étranger.

Des comités intersectoriels locaux du tourisme (CILT) ont été mis en place dans des «wilayas pilotes» à l’effet d’encourager et d’accompagner les initiatives entrepreneuriales, notamment des jeunes qui ont été au centre des débats et des interventions lors des rencontres tenues autour de ce thème. 

En plus de la nécessité de la déployer à travers toutes les collectivités locales, cette structure ne commande pas d’être dirigée impérativement par le wali, comme cela est rapporté dans un compte-rendu en début d’année. Des jeunes acteurs de la vie locale, comptant une vraie expérience et un parcours dans des activités en rapport avec le tourisme et l’écologie peuvent avantageusement assurer le lien entre les porteurs de projets et l’administration locale. Extrêmement sollicités dans le suivi de tous les programmes dans tous les secteurs, les walis ne peuvent assurer de nouvelles missions exigeant une maîtrise supplémentaire du terrain. 

Cela ajouterait de la lenteur administrative plus qu’elle ne lèverait les aléas déjà existants. L’on a vu récemment un chef d’exécutif de wilaya, mobilisé toute l’année sur tous les chantiers, et laisser finalement en l’état la question lancinante des robinets à sec. Au risque d’être galvaudé, le mot inclusion a été largement usité à l’occasion des différentes manifestations, notamment celles organisées à l’attention du jeune public. Il importe de mettre en application ce principe ambitieux et de rendre palpable la participation de la société civile, des organisations sociales et économiques, dans la conduite des politiques publiques de développement. 

Un intérêt moins prononcé pour les activités sans incidence sur le destin socioéconomique de la collectivité est attendu dans de nombreuses régions, où des initiatives associatives et entrepreneuriales ont tracé déjà la voie d’une dynamique nouvelle, en rupture avec le marasme hérité des décennies passées. Il s’agit souvent pour les responsables en charge de la gestion locale de se mettre en phase avec l’élan social en faveur du progrès et de l’amélioration du cadre de vie des habitants. 

Des expériences originales relevant de l’économie circulaire et l’aménagement de villages touristiques sont déjà une réalité dans nombre de localités et gagneraient, dans une perspective d’intégration et de valorisation, à être sécurisés et consolidés par la mise à niveau des infrastructures de base, en modernisant les transports et en enrayant les failles dans l’alimentation en énergie et en eau. 

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