Un législateur philippin accusé d'avoir organisé le meurtre d'un gouverneur

03/04/2023 mis à jour: 21:43
AFP
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Un législateur philippin a été accusé d'avoir organisé le meurtre d'un gouverneur de province le mois dernier, à l'issue d'une enquête sur l'une des attaques politiques les plus meurtrières que le pays ait connues depuis des années, ont déclaré lundi des responsables. Arnolfo Teves, qui représente la province du Negros oriental au Congrès, est soupçonné d'être le cerveau de la fusillade à l'origine du décès du gouverneur local de la province, a déclaré aux journalistes le ministre de la Justin philippin Jesus Crispin Remulla. Au moins six tireurs, armés de fusils et vêtus d'uniformes de camouflage, avaient ouvert le feu le 4 mars sur la propriété du gouverneur local de la province du Negros oriental, Roel Degamo, à Pamplona, ville de l'est de l'île sucrière de Negros. L'élu avait été tué, ainsi que huit autres personnes présentes à son domicile. Onze suspects ont été arrêtés, et un douzième a été tué dans une fusillade. Le garde du corps de longue date d'Arnolfo Teves, Marvin Miranda, a quant a lui été accusé d'avoir recruté les tireurs, a ajouté le ministre de la Justice, comparant le crime à un film. "Marvin était le directeur, l'accessoiriste et le directeur de casting. Il a recruté les hommes", a-t-il déclaré, ajoutant que "le parlementaire Teves était le producteur ou le producteur exécutif de l'ensemble de la production". Arnolfo Teves, qui est à l'étranger, a cependant nié toute implication dans le meurtre de Roel Degamo.

"Pression inappropriée" 

Arnolfo Teves pourrait être inculpé de meurtre et possession illégale d'armes à feu à l'issue de l'enquête préliminaire, a affirmé Remulla. Il a été suspendu de la Chambre des représentants pour 60 jours après avoir échoué à rentrer chez lui et à se présenter au travail après l'expiration de son autorisation de voyager à l'étranger. Son avocat, Ferdinand Topacio, a accusé le département de la justice ainsi que la police d'avoir soumis les suspects de l'affaire à des pressions et à des influences inappropriées pour les faire témoigner contre son client. "Ces actes démontrent non seulement la faiblesse du dossier du gouvernement mais aussi un stratagème illégal visant à manipuler les preuves pour incriminer sans fondement une personne", a-t-il déclaré à l'AFP. Les Philippines ont une longue histoire d'attaques à l'encontre de ses politiciens. Dans l'embuscade politique la plus sanglante jamais enregistrée, les chefs d'un puissant clan du sud et environ deux douzaines de partisans avaient été condamnés à la prison à vie pour une attaque menée en 2009 contre les partisans d'un rival au poste de gouverneur dans la province de Maguindanao. Cinquante-huit personnes avaient été tuées lors de cette attaque, dont l'épouse du politicien et des membres de sa famille, ainsi que 32 journalistes et travailleurs des médias qui couvraient la course. 

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