Parmi les victimes enregistrées ces dernières 48 heures à Ghaza, ce jeune reporter palestinien, Ibrahim Moharib. Ibrahim avait seulement 26 ans. Il exerçait comme freelance. Il est tombé dimanche soir sous les balles de l’occupant sioniste près de la localité de Hamad, au nord de la ville de Khan Younès, selon le Syndicat des journalistes palestiniens.
En compagnie d’autres journalistes, Ibrahim s’était rendu, avant-hier, dans cette localité pour témoigner sur sa prise d’assaut par l’armée israélienne. Selon des images diffusées par des confrères palestiniens en plein déroulement de l’opération, on les voit pris au piège par des chars déchaînés qui n’hésitaient pas à tirer sur les reporters qui documentaient l’incursion israélienne.
Dans le chaos qui a suivi, on a perdu trace d’Ibrahim. Au milieu des tirs nourris, une journaliste a été touchée par un éclat d’obus dans le dos. Elle s’appelle Salma Al-Qaddoumi. Fort heureusement, elle a été évacuée par ses camarades à temps vers l’hôpital Shouhada Al Aqsa de Deir Al Balah. Mais aucun signe de vie d’Ibrahim.
Le lendemain matin, une équipe de secouristes a retrouvé le corps sans vie du journaliste téméraire. Il a été tué par balles, selon l’agence Wafa. «Depuis le début de l’agression contre notre peuple dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, 161 journalistes sont tombés en martyrs et 186 ont été blessés, selon le Syndicat des journalistes palestiniens», note Wafa. En outre, 51 journalistes palestiniens sont actuellement en détention dans les geôles israéliennes.
Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé «l’assassinat par les forces d’occupation israéliennes du collègue journaliste Ibrahim Moharib», peut-on lire dans un communiqué publié par le syndicat sur son site.
Le jeune reporter a été «ciblé en compagnie d’un groupe de journalistes par des tirs d’obus lancés par des chars ainsi que par balles dans la région de Hamad, près de Khan Younès».
Pour l’organisation palestinienne, cet assassinat représente «un autre crime commis par l’occupant dans le cadre du ciblage méthodique visant à assassiner les journalistes». L’armée israélienne «a délibérément ciblé le journaliste Moharib et ses collègues qui ne faisaient qu’accomplir leur travail et qui portaient leur gilet de presse, en ouvrant le feu sur eux», insiste le SJP.
Ces violences qui ciblent les reporters à Ghaza constituent «des crimes de guerre caractérisés». Elles sont «commises quotidiennement» et «de manière systématique, par décision officielle du gouvernement de l’occupant et des dirigeants de son armée», accuse le Syndicat des journalistes palestiniens.
Ce dernier fait savoir que «plus de 12% des journalistes de Ghaza ont été tués». Cependant, malgré la terreur et la persécution, malgré ce déluge de feu qui s’abat sur la profession, nos confrères palestiniens se disent «déterminés à continuer de transmettre la vérité sur les crimes de l’occupation et la guerre génocidaire en cours contre notre peuple dans la bande de Ghaza».