En vue de l’intensification du commerce des produits agricoles entre pays africains, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO et le Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et du développement durable de la Commission de l’Union africaine (UA), viennent de publier un guide facilitant l’échange continental dans le cadre de la nouvelle Zone de libre-échange (Zlecaf).
Ce guide, qui est conçu pour stimuler le commerce intra-africain des produits agricoles, est intitulé «Plan-cadre d’intensification du commerce intra-africain de produits et services agricoles». «Ce guide pose les jalons d’une expansion du commerce des produits agricoles entre pays africains et vise à libérer le potentiel du secteur agricole afin qu’il contribue à une croissance durable et inclusive en Afrique», indique un communiqué de l’organisation onusienne.
Plus grande zone de libre-échange au monde de par le nombre de pays inclus dans son périmètre, le marché de la Zlecaf représente 1,2 milliard de consommateurs. «L’augmentation du niveau des échanges représente un changement de paradigme qui rompt avec l’état actuel des choses et s’annonce comme un élément important du travail de collaboration qui doit conduire à renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition de tous les Africains», indique le même communiqué.
De même que ce cadre «se veut le catalyseur aujourd’hui nécessaire pour la transformation qui doit déboucher sur des systèmes alimentaires plus efficients, intégrateurs, résilients et pérennes, un développement durable et la prospérité en Afrique», commentent des responsables de la FAO et de l’UA. Pour ces derniers, la priorité centrale consiste à mettre en place des politiques et programmes de transformation industrielle destinés à épauler le secteur privé dans sa valorisation des exportations africaines, sa compétitivité face aux importations de produits non africains et sa création d’emplois en grand nombre.
Il est utile de noter que le continent africain est un importateur net de denrées alimentaires, allant des céréales, aux viandes, en passant par les produits laitiers, les graisses, l’huile et le sucre. Annuellement, ce sont pas moins de 80 milliards de dollars de produits agricoles et alimentaires qui sont importés par l’Afrique, alors que le commerce des produits agricoles entre pays africains ne représente qu’une infime partie, à peine 20% de ce total des importations.
«Le Plan-cadre de la FAO et de l’UA aidera les décideurs et le secteur privé à élaborer des stratégies, des politiques et des programmes en faveur du commerce intra-africain de produits agricoles et du développement de chaînes de valeur agricoles, qui permettront aux acteurs que sont les exploitants agricoles, les entreprises agroalimentaires petites et moyennes, les femmes et les jeunes de bénéficier des avantages du marché unique de la Zlecaf», assure le communiqué commun des organisations onusienne et africaine.
Rappelons que la Zlecaf est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2021, et des engagements ont été pris pour une levée des droits de douane à hauteur de 90% pour plus de 5000 types de produits. «On estime que la libéralisation des droits de douane dans la phase de transition pourrait dégager des gains allant jusqu’à 16,1 milliards de dollars et porter à 33% la part intra-africaine du commerce total de marchandises, celle-ci n’étant aujourd’hui que de 15%».