Une délégation de l’organisation patronale française Medef effectue une mission d’affaires de deux jours en Algérie, en vue d’explorer de nouvelles opportunités d’investissement. Un forum d’affaires algéro-français aura lieu à cette occasion aujourd’hui à Alger, en présence du président du Mouvement des entreprises de France, Geoffroy Roux de Bézieux.
Ce dernier est à la tête d’une délégation d’une quinzaine de chefs d’entreprise opérant en Algérie dans les secteurs de l’industrie automobile, de l’énergie, de l’agroalimentaire, de l’industrie pharmaceutique, des transports, du BTPH, des services, etc.
Hasard du calendrier ou timing bien choisi, cette mission intervient au lendemain de l’adoption par le Conseil des ministres du projet d’une nouvelle loi sur l’investissement, dont l’objectif est de permettre un meilleur climat des affaires pour les investisseurs étrangers et locaux. Le texte, qui avait tardé à être adopté, contient une série de mesures visant à enlever tous les verrous et blocages qui compliquaient et rendaient difficile l’acte d’investir en Algérie. Il sera donc certainement question des contours du nouveau texte de loi qui, faut-il le rappeler, devrait recevoir bientôt l’aval des deux Chambres du Parlement avant d’être applicable sur le terrain.
Le forum d’affaires, qui aura lieu aujourd’hui, est conjointement organisé par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) et le Medef. «Cette rencontre, qui entre dans le cadre des relations historiques et stratégiques entre les deux organisations, a pour objectif de redynamiser la coopération économique entre les entreprises algériennes et françaises», indique un communiqué commun signé par les deux organisations patronales. Ces dernières attendent de ce forum d’être une occasion «d’échanger sur la dynamique économique de l’Algérie portée par un nouveau cadre réglementaire d’investissement stable, transparent et compétitif, et sur les opportunités de coopération entre les entreprises françaises et algériennes». Notons que l’existence du forum d’affaires algéro-français remonte à l’époque où la CAPC s’appelait FCE.
L’organisation patronale française appuie tout de même le développement des entreprises françaises en Algérie depuis 1990. Ces dernières années, les entreprises françaises ont, faut-il le souligner, perdu quelques parts du marché algérien, qui s’est orienté vers une diversification des partenaires.
La Chine et la Turquie ont été particulièrement compétitives pour gagner des parts de marché dans différents secteurs, alors que les entreprises françaises ont perdu des contrats dans certains secteurs, comme l’hydraulique, ainsi que le transport, notamment le métro. Dans le secteur énergétique, Total a été désavoué dans l’opération de rachat des actifs d’Anadarko.
Sans oublier le fiasco de l’opération de montage de véhicules Renault et le non-aboutissement du projet Peugeot en Algérie. Faut-il encore citer le choix de l’Algérie de diversifier ses sources d’approvisionnement en blé tendre, après de longues années de dépendance vis-à-vis de la production française. Il s’agit là de quelques exemples d’une série de travers rencontrés par les entreprises françaises qui tentent aujourd’hui d’améliorer le niveau de leur présence en Algérie. La venue de la mission française, au lendemain de l’adoption du nouveau code de l’investissement, pourrait être interprétée comme un plaidoyer pour servir les premiers arrivés.