Le pétrole bat des records, tout comme le dinar, mais en sens inverse. Le prix du baril vient en effet d’atteindre les 110 dollars et le dinar continue de dégringoler vers le vide, 1 euro pour 158 DA au taux administré, 220 au taux réel, les monnaies étrangères franchissant un nouveau seuil dans leur course vers l’infini.
Comment expliquer cette disparité entre le produit qui fait le plus entrer d’argent au pays et la monnaie correspondante de ce dernier ? Les plus méchants expliquent que le pétrole est pompé par des étrangers et indexé sur des marchés palpables, le dinar est administré par des locaux et géré par des bureaucrates étatiques.
Les plus compréhensifs expliquent que le pétrole fluctue selon les événements internationaux et la monnaie suit l’économie du pays qui l’imprime. Les plus rigoureux affirment qu’on dévalue le dinar justement pour que quand le pétrole augmente, il y ait encore plus de dinars à utiliser en local par conversion.
Mais qui a raison ? Seule la réalité sait ce qu’elle fait, pour mettre la Russie sous pression, ses établissements bancaires et financiers ont été exclus du système interbancaire international Swift, garantissant les transactions et l’Union européenne, les Etats-Unis et le Japon ont annoncé bloquer les actifs de sa Banque centrale, ce qui a déstabilisé les finances russes et généré une ruée vers les cryptomonnaies, qui sont par définition décentralisées sur un enfilement de serveurs distincts et donc non contrôlables ou attaquables par des entités tierces, ce qui tend à prouver l’utilité d’une devise non contrôlée, car la guerre, c’est aussi de l’argent.
Dans ce cadre de troisième guerre mondiale, une attaque internationale sur le dinar est-elle possible ? Non, le dinar est centralisé et non convertible, non valable dans les échanges internationaux et invendable en dehors du pays qui le produit. Le dinar est fier, courageux et nationaliste, il n’a besoin de personne pour se faire attaquer. Il le fait lui-même tous les jours.