Depuis le 11 juillet, le navire Fanaria, battant pavillon panaméen, est immobilisé au port de Annaba pour des «raisons sécuritaires».
L’incident s’est produit lors du chargement de sa cargaison de 15 000 tonnes d’acier. Six billettes d’acier sont tombées d’une hauteur de huit mètres, causant un trou béant de 50 cm² au-dessus du réservoir de fuel du navire.
Le propriétaire du bateau a, immédiatement, alerté la compagnie Stevedoring, demandant «une réparation immédiate» et tenant cette dernière pour responsable des dommages et des retards encourus. L’affréteur Shayar LTD, engagé par Algerian Qatar Steel (AQS), l’exportateur de la marchandise, a tenté de remédier à la situation.
L’entreprise de réparation navale Erenav de Béjaïa, contactée pour effectuer les réparations, a décliné l’offre, déclarant ne pas pouvoir «réaliser les travaux d’approche liés à cette prestation au port de Annaba».
Le directeur de l’unité Erenav de Béjaïa a précisé : «Nous avons le regret de vous informer que nous ne pouvons pas donner une suite favorable à votre sollicitation car on ne peut pas réaliser les travaux d’approche liés à cette prestation au port de Annaba.» En désespoir de cause, AQS a fait appel à son partenaire national Sider El Hadjar, dont le personnel qualifié a entrepris des travaux de chaudronnerie. Une tôle en acier marin Grade A a été placée pour combler le trou pour permettre une navigation temporaire jusqu’à une prise en charge des réparations par une entreprise spécialisée.
Malgré ces efforts, les autorités maritimes et portuaires ont refusé de libérer le Fanaria, même après engagement du commandant de bord à effectuer les réparations au prochain port en Turquie. La situation est critique pour AQS, qui risque de perdre un client européen en raison des retards dans la livraison de la marchandise, évaluée à quelque 7,6 millions de dollars. Face à des frais de surestaries s’élevant à 12 000 dollars par jour, l’entreprise a adressé une lettre aux autorités maritimes le 1er août, soulignant l’urgence de la situation et l’impact économique de ce blocage.
«Comme vous le savez, notre navire a subi un dommage qui a été réparé pour une navigation totalement sécurisée temporairement, confirmée et approuvée par le commandant de bord. Votre accord est très important au regard des immenses pertes économiques que nous sommes en train de subir sous forme de surestaries qui ont déjà atteint le jeudi 56 000 dollars à cause du blocage», a écrit AQS.
Jusqu’à hier, le Fanaria est toujours immobilisé, ses amarres solidement attachées au port de Annaba, dans l’attente d’une autorisation pour lever l’ancre. Cette situation, qui persiste depuis plusieurs semaines, met en lumière les défis et les complications liés aux opérations portuaires et aux réparations maritimes en Algérie.
Annaba
De notre bureau M.-F. Gaïdi