Un important glissement de terrain a eu lieu, jeudi soir, sur le CW n°22 de la corniche de Annaba, provoquant une fermeture partielle de la route sur une distance de 50 mètres linéaires.
A l’origine de cet incident se trouve un projet de construction d’un hôtel de huit étages (R+8), dont les travaux ont été engagés à proximité immédiate de la voie publique. Le wali de Annaba, Abdelkader Djellaoui, s’est rendu sur les lieux pour évaluer la situation.
Dans un communiqué de la wilaya, il a ordonné «l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités, la réalisation d’une expertise globale impliquant la direction des travaux public, l’Engoa et le CTC à l’effet de réparer la route et charger le propriétaire du projet de prendre en charge les frais des travaux». Il a également précisé qu’«une plainte sera déposée auprès des instances judiciaires concernant les circonstances ayant entraîné la détérioration de ce tronçon de la corniche».
Les premières investigations révèlent que le chantier, dont l’autorisation de construction a été accordée le 10 août 2023, du temps de l’ex-wali Djamel Eddine Berimi, n’a pas respecté les distances réglementaires nécessaires pour les servitudes.
Cette négligence a conduit à un affaissement de près de 10 mètres du sol soutenant la route, entraînant des fissures dans le bitume et la fermeture d’un long tronçon. Les conséquences pour les usagers de la route ont été immédiates et perturbatrices.
Pour accéder aux plages de Belvédère, Aïn Achir et Ras El Hamra, les automobilistes ont dû contourner le lieu de l’incident et utiliser l’autre voie de l’autoroute, temporairement convertie en double sens. Pis, le projet incriminé de R+8 est situé au milieu de plusieurs autres infrastructures touristiques. En effet, la zone est régie par un plan d’aménagement touristique (PAT) qui limite les constructions à un maximum de R+4.
Le chantier a cependant bénéficié d’une dérogation exceptionnelle pour un R+8, accordée par le ministère du Tourisme à la demande de l’ancien directeur du tourisme, selon un document daté du 23 février 2023. «Pourquoi approuver un PAT pour ne pas le respecter par la suite ?» s’interroge-t-on. En colère, le wali a fermement déclaré : «Nous allons sévir en appliquant la loi dans toute sa rigueur contre les responsables de cette situation, préjudiciable à plus d’un titre aux estivants et aux biens publics.»
L’enquête approfondie, ordonnée par les autorités de la wilaya, devra impliquer toutes les administrations ayant validé ce projet, y compris le ministère du Tourisme, sa direction de Annaba, l’Agence nationale du développement touristique (ANDT), la direction des travaux publics et les organismes de contrôle, tels que le CTC.
Par ailleurs, les désagréments provoqués ce week-end, coïncidant avec le début de la saison estivale, ont poussé les autorités locales à présenter leurs excuses aux estivants. «Des mesures urgentes ont été prises pour réparer la route et rétablir le trafic routier dans les meilleurs délais», a promis le wali de Annaba.