On sait qu'un flou, un scepticisme, bien visible, habitent la modernité occidentale, qui semble se chercher des alibis, des boucs émissaires, voire des ennemis. On mesure, quotidiennement, sa posture dans cette guerre d'Ukraine que l'Occident contribue à faire perdurer, en y injectant, chaque jour des fonds et des armes de plus en plus sophistiquées, avec le concours complice de l'arsenal médiatique, qui en fait tellement trop qu'il rend le sujet insignifiant. Cette réalité a été largement vérifiée sur le terrain, où trop d'info tue l'info. On suppose que ces déclamations, ces écrits, visent surtout à conjurer le malaise qui enserre le monde en général et l'Occident en particulier. Comme l'a écrit un essayiste avec justesse : «Le fil invisible qui relie les attitudes et les bavardages contemporains. C'est la nostalgie recroquevillée.» En deuil de son propre futur, la modernité occidentale se cherche des alibis et se récite à elle-même la même rengaine. C'est pourquoi la rumeur du moment somme le citoyen à faire front contre «le retour des vieux démons» ou le réveil de la «bête immonde». Rien que ça !!! La politique de la peur est aussi un moyen de terroriser l'opinion ! Sur le terrain des opérations, insatiable, le président Zelenski recourt, implore et obtient la grosse artillerie, sophistiquée, que les alliés européens lui livrent sans compter. Pour rester sur le plan comptable, depuis le début de la guerre, il y a près d'une année, ces alliés ont fourni 300 chars, modernisés soviétiques, sans livrer de chars lourds de facture occidentale, malgré les demandes répétées de l'Ukraine. Le pas a été franchi avant-hier par le Royaume-Uni, qui devient ainsi le premier pays occidental à s'apprêter à envoyer 14 tanks Challenger 2, des chars d'assaut lourds. La Pologne, la France et les Etats-Unis, lui ont emboîté le pas pour envoyer des blindés. Comme on le constate, ces nouveaux apports vont exacerber davantage les tensions, c'est ce que pense la diplomatie russe, qui a assuré, par ailleurs, que «l'envoi de ces chars lourds britanniques allait seulement intensifier les combats et avait peu de chances de renverser la situation sur le front». Ainsi donc, la guerre pourrait se poursuivre pendant des mois, peut-être des années, alors que les armées en place s'infligent mutuellement des pertes. Aucun des deux camps n'est prêt à abandonner. Le président russe estime qu'il a tout à gagner à faire preuve d'une «patience stratégique», en pariant que les pays occidentaux souffriront d'une «fatigue de l'Ukraine» et se concentreront davantage sur leurs crises économiques et la menace chinoise. Mick Rayan, général australien à la retraite et spécialiste des questions militaires, déclare : «Il y a peu de chances que l'une ou l'autre des parties remporte une victoire opérationnelle ou stratégique écrasante à court terme. Aucun des belligérants n'a montré sa capacité à porter un coup stratégiquement décisif.» Avec l'armement occidental qui afflue en Ukraine, avec beaucoup de générosité, toujours plus sophistiqué, on déduit que l'escalade voulue par les alliés marque leur détermination à affaiblir chaque jour la Russie, quitte à sacrifier... l'Ukraine !!!