L'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes -crucial pour endiguer la crise alimentaire mondiale- est en situation «difficile», a indiqué le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, espérant toutefois qu'il sera renouvelé le 18 mars.
Cet accord scellé en juillet 2022 entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie a permis de limiter la grave la crise alimentaire mondiale provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février. Il a été reconduit mi-novembre pour 120 jours, et doit être renouvelé le 18 mars, a indiqué Martin Griffiths, lors d'une conférence de presse à Genève.
«Je tiens à dire qu'avant le dernier renouvellement, j'avais exprimé une certaine confiance dans le fait que cela se ferait», a-t-il indiqué. Mais «je pense que nous sommes dans une situation légèrement plus difficile en ce moment», a-t-il affirmé, soulignant que l'accord céréalier «fonctionne en tandem» avec l'accord entre l'ONU et la Russie sur les exportations d'engrais russes.
L'espérance d'un accord renouvelé à la mi-mars
Martin Griffiths a expliqué que ce second accord, signé également en juillet 2022 mais qui court pour trois ans, «est beaucoup plus compliqué, à bien des égards (...) à faire fonctionner» que celui sur les céréales, mais «il est important qu'il fonctionne, il est important que nous fassions sortir les engrais russes».
Moscou s'est plaint que ses exportations d'engrais, un produit de première nécessité pour l'agriculture mondiale, sont de facto bloquées bien qu'elles ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées par les pays occidentaux depuis le début de la guerre.
Martin Griffiths a toutefois dit «espérer et croire» que l'accord céréalier serait renouvelé à la mi-mars, soulignant son importance pour la sécurité alimentaire mondiale. L'accord a maintenant permis à près de 20 millions de tonnes de céréales d'atteindre des millions de personnes dans le monde, a-t-il expliqué.
Le 18 janvier, l'ONU avait indiqué que la Chine était le premier destinataire des exportations réalisées dans le cadre de l'accord, l'Espagne le deuxième et la Turquie, le troisième. À la même date, près de 44% du blé exporté avait été expédié vers des pays à revenu faible ou intermédiaire, dont 64% vers des économies en développement.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a acheté l'année dernière 8% du total de blé exporté grâce à cet accord, pour soutenir ses opérations humanitaires dans les régions du monde frappées par la faim. Plus de 1 300 voyages ont été permis jusqu'à présent par l'équipe du Centre de coordination conjoint - composé de fonctionnaires de l'ONU, de Russie, de Turquie et d'Ukraine, selon l'ONU.