Ukraine : Interdiction de l’Eglise orthodoxe liée à la Russie

21/08/2024 mis à jour: 19:37
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Le Parlement ukrainien a adopté hier un projet de loi prévoyant l’interdiction de l’Eglise orthodoxe liée au Patriarcat de Moscou et souvent considérée comme un relais d’influence du Kremlin, après deux ans et demi d’invasion russe de l’Ukraine, rapporte l’AFP.

L’Eglise visée par cette décision était jadis la plus populaire en Ukraine, un pays à forte majorité orthodoxe. Mais elle a perdu ces dernières années de nombreux fidèles à mesure que le sentiment national ukrainien gagnait en popularité face à l’ex-puissance russe.

Ce processus s’est accéléré avec la création en 2018 d’une Eglise orthodoxe ukrainienne indépendante de Moscou, puis plus encore avec le début en février 2022 de l’invasion russe de l’Ukraine ouvertement soutenue par le Patriarcat de Moscou.

Environ 9000 paroisses. Selon le député Iaroslav Jelezniak, la nouvelle loi, qui doit encore être promulguée par le président Volodymyr Zelensky avant d’entrer en vigueur, donnera neuf mois aux paroisses de l’Eglise concernée pour «couper ses liens avec l’Eglise orthodoxe russe», qui soutient l’intervention russe en Ukraine. Selon des médias, l’Eglise liée à la Russie compte toujours quelque 9000 paroisses en Ukraine contre 8000 à 9000 paroisses pour sa rivale indépendante.

Concrètement, selon des experts ukrainiens, la suppression des paroisses liées à Moscou risque donc de prendre des mois, voire des années, car l’interdiction de chacune d’entre elles devra être approuvée par un tribunal.

L’Eglise orthodoxe visée par cette interdiction a annoncé en mai 2022 rompre tout lien avec le Patriarcat de Moscou et accusé les autorités ukrainiennes de persécutions. Mais le gouvernement ukrainien estime qu’elle reste de facto dépendante de la Russie et plusieurs de ses dignitaires sont visés par des enquêtes criminelles.

La décision du Parlement ukrainien vise à «détruire l’orthodoxie canonique et véritable et apporter à sa place un substitut, une fausse église», a déclaré plus tard la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par une télévision d’Etat. 

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