Depuis samedi, dix personnalités tunisiennes ont été arrêtées, pour la plupart ce sont des opposants. L’activiste politique Khayam Turki et le très influent homme d’affaires Kamel Eltaïef, très introduit dans les milieux politiques, l’ex-ministre Lazhar Akremi et l’ex-responsable au mouvement Ennahdha Abdelhamid Jelassi ont été arrêtés sous le soupçon de «complot contre la sûreté de l’Etat», a indiqué l’avocat Samir Dilou.
Le dirigeant d’Ennahdha Noureddine Bhiri a, quant à lui, été interpellé pour une publication sur Facebook appelant à manifester contre la politique du président Saïed, selon la même source. Dans un communiqué publié hier, la centrale syndicale UGTT a condamné des arrestations «aléatoires» et «les tentatives de fabriquer des accusations (...) en absence de toute information officielle sur leur nature». Des ONG locales et des personnalités de la société civile ont dénoncé pour leur part ces arrestations. De son côté, le président Saïed Kaïs a déclaré lors d’une visite au siège du ministère de l’Intérieur : «Ceux qui ont été arrêtés sont des terroristes et doivent être jugés (...), nous n’allons pas laisser la Tunisie en proie à ces criminels terroristes.» Répondant aux critiques, il a affirmé que les autorités respectent «les droits humains» et que les récentes arrestations «n’ont absolument rien à voir avec les droits et les libertés».