Tunisie : Les «droits et libertés» pas évoqués avec le chef de la diplomatie française

01/06/2023 mis à jour: 17:38
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Le ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé hier que la question des «droits et libertés» n’a pas été abordée lors d’une rencontre entre les chefs de la diplomatie tunisienne et française, s’inscrivant en faux contre un communiqué du Quai d’Orsay, rapporte l’AFP. 

Dans un communiqué rendant compte d’une entrevue mardi à Paris entre la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et son homologue tunisien, Nabil Ammar, le Quai d’Orsay a affirmé que l’entretien «a été l’occasion de rappeler l’attachement de la France aux droits et libertés publics partout dans le monde». Mais une source au ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé à Tunis que «la question des droits et libertés n’a pas été abordée lors de la rencontre». Dans un communiqué, le ministère tunisien a affirmé que Nabil Ammar a observé lors de l’entretien que «le principal défi de la Tunisie reste celui de la relance économique, et que tout message sceptique ou attitude négative ne fera que compliquer davantage l’amélioration des conditions socioéconomiques dans le pays».

Plusieurs ONG locales et internationales dénoncent un net recul des libertés en Tunisie depuis que le président Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Mais les défenseurs des droits humains considèrent comme timorée la position de la France à l’égard de ce qu’ils décrivent comme une «dérive autoritaire» du président tunisien : la diplomatie française s’inscrit, selon eux, dans une longue tradition d’indulgence de Paris vis-à-vis de Tunis.

La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du Fonds monétaire international (FMI) à la mi-octobre pour un prêt de près de 2 milliards de dollars, afin de l’aider à surmonter une grave crise financière et un manque de liquidités. Mais les discussions sont dans l’impasse, faute d’engagement ferme de Tunis à restructurer des dizaines d’entreprises publiques lourdement endettées et à lever les subventions sur certains produits de base. L’Europe s’inquiète de l’absence d’avancées et d’un possible effondrement de l’économie tunisienne susceptible d’accroître les départs de migrants vers les côtes européennes.
 

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