Tunisie : Appels à l’aide pour les migrants expulsés dans le désert

11/07/2023 mis à jour: 08:25
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Des migrants d'Afrique subsaharienne se reposent à l'ombre d'un arbre lors d'une manifestation contre leurs conditions de vie, le 7 juillet 2023 à Sfax, en Tunisie

Une association tunisienne a lancé un appel hier pour la mise en place d’une aide d’urgence en faveur de dizaines de migrants chassés de Sfax vers les frontières libyenne et algérienne, rapporte l’AFP citant un communiqué.
 

Beity, une association d’aide aux femmes victimes de violence, a jugé nécessaire une «coordination d’urgence» regroupant les défenseurs des droits, les ONG et les institutions publiques afin de «coordonner les efforts et mutualiser les ressources» pour une «prise en charge efficiente et de qualité des migrants subsahariens». «Nous assistons depuis des jours dans la région de Sfax, où se trouvent des migrants laissés à l’abandon et vivant sous la menace sécuritaire, à une véritable chasse à l’homme allant jusqu’à leur expulsion et leur déportation aux portes du Sahara», écrit Beity dans un communiqué.

Suite à des affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien, des dizaines de migrants ont été évacués de Sfax, ville portuaire devenue le principal point de départ de l’immigration irrégulière vers l’Europe, et conduits la semaine passée vers des zones inhospitalières, frontalières avec la Libye et l’Algérie. 

Selon l’Observatoire tunisien des droits de l’homme, au moins 450 d’entre eux ont été regroupés dans une zone tampon militarisée entre la Tunisie et la Libye, près de Ras Jedir. Cinq autocars ont été envoyés par les autorités pour les conduire vers un lycée-internat de la localité proche de Ben Guerdane. Une mission du Croissant-Rouge tunisien leur a apporté ces tout derniers jours un peu d’eau et de nourriture et a évacué des blessés, selon des témoignages de migrants. 

Dans un communiqué, l’organisation d’aide aux réfugiés Refugees International a dénoncé «les arrestations violentes et expulsions forcées de centaines de migrants africains noirs», soulignant que certains sont pourtant «enregistrés auprès du Haut Commissariat aux réfugiés ou ont un statut légal en Tunisie».
 

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