Trois groupes de résistance palestiniens l’ont annoncé hier : Un accord de cessez-le-feu «plus proche que jamais»

22/12/2024 mis à jour: 08:11
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Des manifestants battent le pavé depuis plusieurs mois pour réclamer un cessez-le-feu à Ghaza

Le Hamas et deux autres groupes de résistance palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont affirmé hier qu’un accord de cessez-le-feu était «plus proche que jamais» pour la bande de Ghaza, théâtre de plus d’un an de guerre avec Israël. 

«La possibilité de trouver un accord (pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers) est plus proche que jamais, si l’ennemi cesse d’imposer de nouvelles conditions», ont indiqué les trois groupes dans un rare communiqué commun après s’être réunis au Caire vendredi soir, rapporte l’AFP. Ils ont souligné «l’engagement de chacun à mettre un terme à la guerre». 

Des négociations indirectes la semaine passée au Qatar entre Israël et le Hamas, avec Doha et l’Egypte comme médiateurs, ont ravivé l’espoir d’un accord sur une trêve et une libération des otages à Ghaza. Un responsable du Hamas a affirmé hier à l’AFP que les discussions avaient fait «des progrès significatifs et importants» au cours des derniers jours. «La plupart des points concernant le cessez-le-feu et un échange de prisonniers font l’objet d’un accord», a-t-il indiqué, sous le couvert de l’anonymat. 

«D’autres points restent à discuter, mais ils ne remettent pas en cause le processus. L’accord pourrait être finalisé avant la fin de l’année, si (le Premier ministre israélien Benyamin) Netanyahu n’impose pas de nouvelles conditions», a-t-il ajouté, précisant qu’un éventuel accord serait mis en place graduellement. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit, jeudi, avoir «bon espoir» de parvenir à un cessez-le-feu à Ghaza, sans toutefois se «risquer à donner des probabilités». «Il faut que cela réussisse. Il faut que les gens rentrent chez eux», a-t-il insisté en référence aux otages toujours détenus à Ghaza.   

En dépit des efforts diplomatiques intenses, aucune trêve n’a pu être conclue entre Israël et le Hamas depuis celle d’une semaine intervenue fin novembre 2023. Jusque-là, le point d’achoppement principal des négociations portait sur le caractère permanent ou non du cessez-le-feu. Benyamin Netanyahu a, par ailleurs, déclaré à plusieurs reprises qu’il était opposé à un retrait des troupes israéliennes du couloir de Philadelphie, une bande de terre contrôlée par l’armée israélienne le long de la frontière entre Ghaza et l’Égypte.  

Hier, trois civils palestiniens sont tombés en martyrs et plusieurs autres ont été blessés dans de nouvelles frappes sionistes ciblant la ville de Ghaza, ont rapporté des médias, cités par l’APS. Les avions de l’occupation ont ciblé un groupe de citoyens sur la rue d’Al Bahr à l’ouest de la ville de Ghaza, faisant trois martyrs et des blessés, indique l’agence de presse Wafa.  Depuis le 7 octobre 2023, les forces d’occupation sionistes continuent d’envahir la bande de Ghaza par voie terrestre, maritime et aérienne, tuant 45 206 civils, principalement des femmes et des enfants, et en blessant 107 512 autres, dans un dernier bilan. Des milliers de victimes sont toujours sous les décombres et sur les routes, et les équipes d’ambulance et de sauvetage ne peuvent pas y accéder. En Cisjordanie, un enfant palestinien est tombé en martyr hier après l’explosion d’une mine plantée par l’armée de l’occupation sioniste, dans la région de Rachaida, à l’est de Bethléem. 

Selon un communiqué du ministère de la Santé, l’enfant palestinien, Mohammed Yaser Ali Rachaida, de 7 ans, est tombé en martyr à la suite de l’explosion d’une mine plantée par l’occupation sioniste, rapporte l’agence de presse Wafa. Les forces de l’occupation ont également arrêté dans la même journée deux enfants dans le village de Husan à l’ouest de Bethléem, selon la même source. 
 

Campagne militaire généralisée

L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a qualifié l’attaque sioniste contre une mosquée dans la ville de Ghaza, pendant la prière de l’aube, de «crimes de guerre» et de «crime contre l’humanité», réitérant son appel à la communauté internationale pour «mettre un terme au génocide en cours» à Ghaza. 

Dans son rapport sur les frappes menées par l’armée sioniste le 16 novembre dernier contre la mosquée Al Hassan, à l’est de la ville de Ghaza, l’Observatoire a conclu que cette attaque constitue «une violation flagrante des principes du droit international humanitaire, notamment la distinction, la proportionnalité et l’obligation de prendre des précautions, règles fondamentales que ‘‘l’entité sioniste’’ est tenue de respecter à tout moment et sans exception». 

En tant que telle, a-t-il poursuivi, cette attaque constitue «un ensemble de crimes de guerre à part entière commis par l’armée (sioniste) contre des civils protégés par le droit international humanitaire, ainsi que contre un lieu de culte considéré comme un bien civil protégé par ce même droit». 

Selon cette organisation, ce crime, qui a directement fait des morts et des blessés parmi les civils, constitue également «un crime contre l’humanité, car il s’inscrit dans le cadre d’une campagne militaire généralisée et systématique menée (par l’entité sioniste) contre la population civile de Ghaza depuis plus d’un an». 

De plus, ce massacre peut être «qualifié d’acte de génocide, dans le cadre de la campagne menée (par l’entité sioniste) depuis le 7 octobre 2023 pour détruire la population palestinienne de Ghaza», a-t-elle ajouté. 

Par conséquent, l’ONG réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle «remplisse ses obligations juridiques internationales en s’efforçant de mettre un terme au génocide en cours à Ghaza par tous les moyens disponibles». L’Observatoire rappelle, à ce titre, que la prévention et la répression de ce crime sont des obligations juridiques internationales qui incombent à tous les Etats sans exception.  

 

 

 

Mansour plaide la mise en œuvre des résolutions de l’ONU  

Le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, l’ambassadeur Riyad Mansour, a souligné la nécessité pour les pays du monde de s’engager à mettre en œuvre les résolutions de l’ONU pour mettre fin à l’occupation sioniste et les adopter. Dans un entretien accordé à l’émission «Avec le rédacteur en chef» de la télévision palestinienne et rapporté hier par l’agence de presse Wafa, M. Mansour a déclaré que ce que l’occupation sioniste «propose dans les couloirs de l’ONU est opposé à la plupart des pays du monde, car les dirigeants sionistes ont les mains souillées de sang», notant que le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2735, qui prévoit un cessez-le-feu immédiat et complet, mais que l’occupant n’a pas respectée.  Il a également expliqué que le monde est en grande majorité solidaire avec la cause et le peuple palestiniens, et que l’entité sioniste est détestée et rejetée pour ses crimes inacceptables et pour son manque de réponse à l’appel du monde qui refuse de violer les lois et les normes internationales. De plus, Mansour a souligné l’importance pour les Nations unies de mettre le gouvernement d’occupation sur la liste de la honte, soulignant que cette réalisation nécessite un effort considérable, en particulier dans le contexte des tentatives de certains de faire pression pour l’annuler. Il a indiqué que la question des violences commises contre les prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes est un problème récurrent,  soulignant le travail et le contact avec la Commission des affaires des prisonniers pour organiser des événements internationaux en faveur de leur juste cause. 

 

Action Aid International : Les habitants survivent difficilement

L’ONG Action Aid International a déclaré que les habitants dans la bande de Ghaza ont désormais du mal à survivre en raison d’une grande pénurie des produits alimentaires, dont le pain. Dans un communiqué publié hier et relayé par l’agence de presse Wafa, l’ONG a indiqué que «de nombreuses familles dans l’enclave palestinienne comptant jusqu’ici sur les restaurants communautaires comme seul espoir d’obtenir un repas par jour, n’arrivent désormais plus à trouver de quoi se nourrir après la fermeture de ces restaurants, faute justement de produits alimentaires, dont la farine». Selon l’organisation, il n’y a que quatre boulangeries gérées par le Programme alimentaire mondial (PAM) à Ghaza qui sont encore ouvertes, et la demande est si forte que les gens sont obligés de faire la file dès 3h devant les boulangeries et les camions de farine pour essayer d’obtenir leur ration.  Action Aid International a souligné que la faim et la malnutrition dans le nord de Ghaza augmentaient rapidement et que le seuil de famine avait déjà été dépassé, mais que l’aide n’atteignait que très peu la région. Avant de conclure : «Avec l’utilisation continue de la faim comme arme de guerre par l’entité sioniste à Ghaza, il devient de plus en plus difficile pour les gens d’obtenir suffisamment de nourriture pour survivre», a déclaré Reham Jafari, responsable de la communication et du plaidoyer de la fondation. Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans le nord de Ghaza, le prix d’un sac de farine de 25 kg atteint environ 1000 shekels à Deir Al Balah. 
 

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