Triple saut : Hugues Fabrice Zango : Du doctorat aux Jeux olympiques

10/06/2024 mis à jour: 01:25
AFP
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Champion du monde du triple saut et docteur en génie électrique, Hugues Fabrice Zango allie l’excellence dans le sport et dans la recherche mais n’a qu’un seul but : devenir le premier athlète burkinabè à gagner l’or olympique à Paris.

Rien ne semble pouvoir arrêter la folle ascension de Hugues Fabrice Zango, que ce soit vers l’Olympe ou la réussite universitaire. L’athlète de 30 ans est déjà entré dans l’histoire de son pays en lui rapportant sa première médaille olympique, le bronze, aux Jeux de Tokyo en 2021. Cette année-là, il avait aussi établi un nouveau record du monde en salle en sautant à 18,07 m à Aubière, près de Clermont.

Deux ans plus tard, le natif de Ouagadougou a glané l’or mondial à Budapest, auquel il a ajouté le titre mondial en salle début mars à Glasgow. La couronne de roi actuel de la discipline est toujours bien fixée sur sa tête, qui n’a rien à envier à son physique. 

Car dans le monde universitaire, le Burkinabè incarne à merveille la citation latine «Mens sana in corpore sano» (un esprit sain dans un corps sain). Inscrit à l’université de Béthune en même temps qu’au club de l’Artois Athlétisme, Hugues Fabrice Zango n’a jamais arrêté ses études, son deuxième moteur, jusqu’à obtenir son doctorat en génie électrique en décembre 2023.


«L’homme, un animal qui s’adapte»

Son secret ? «Une question de méthode : apprendre à apprendre», répond-il avec simplicité. «Il arrivait en cours toujours l’air un peu effacé, absent, mais l’œil était bien affûté», détaille son directeur de thèse et professeur en Master Jean-Philippe Lecointe qui salue sa «capacité d’assimilation ultrarapide». C’est précisément pour jouer sur les deux tableaux que Zango débarque dans le Pas-de-Calais en 2016, loin de tous ses repères. «Heureusement que l’homme est un animal qui s’adapte à ses conditions... », souffle-t-il.

Alimentation, climat, solitude... Le Burkinabè découvre un autre monde. «Il faisait déjà extrêmement froid pour moi, raconte-t-il. Mon premier hiver était compliqué. Je n’arrivais plus à sauter loin. Il faisait trop froid pour moi. C’était déprimant de se réveiller à 7h00 alors qu’il faisait encore nuit. Donc, j’ai vécu six mois très, très compliqués». 

Une fois cette phase d’adaptation passée, Zango s’est construit sur sa terre d’accueil, au club de l’Artois, où il est extrêmement populaire. S’il s’entraîne à l’Insep, le champion du monde du triple saut retourne parfois disputer les interclubs, comme ce dimanche ensoleillé de mai à Bruay-la-Buissière, où sa carrure d’athlète (1,80 m de muscles) déambule parmi les spectateurs et amateurs, signant les autographes et prenant des photos avec qui veut avec un grand sourire. «Il est déjà venu avec ses médailles pour des journées portes ouvertes avec les petits», sourit la présidente du club, Marion Wiesztort, soulignant son «humilité» et son «empathie». «C’est le club qui m’a donné la chance de pouvoir venir, me qualifier pour les JO-2016 (...) qui m’a aidé avec différents papiers, à obtenir mon visa», justifie-t-il, éternellement redevable. Une attitude qui dit beaucoup de son caractère.
   

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