Triomphe de la droite et recul de la gauche en Espagne

11/06/2024 mis à jour: 06:39
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Le leader du Parti populaire Alberto Nunez Feijoo célèbre sa victoire, dimanche 9 juin, à Madrid. | AFP

La quatrième élection de l’année en Espagne s’est tenue le 9 juin, portant sur les élections européennes. A cette occasion, 61 députés espagnols ont été élus au Parlement européen, soit deux de plus qu’en 2019, pour un total de 720 sièges. Les résultats révèlent un équilibre général, avec une nette progression des forces conservatrices (Vox, Se Acabó la Fiesta et PP améliorent leurs scores) et un recul des forces de gauche ainsi que des partenaires du gouvernement de Pedro Sánchez.  

Le Parti populaire (PP) a remporté les élections européennes en Espagne, obtenant 22 sièges, soit 9 de plus que lors du scrutin de 2019. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a perdu un siège, en obtenant 20, ce qui le place en deuxième position. Selon Alberto Núñez Feijóo, chef du PP, cette victoire marque le début d’un nouveau cycle politique, le PP ayant surpassé les socialistes de deux sièges et de quatre points de pourcentage, un écart plus significatif qu’aux élections générales de juillet dernier, où il n’était que de 1,4 point.

 «Sánchez avait prédit une défaite du PP aux élections. Les Espagnols ont prouvé le contraire en nous accordant une victoire éclatante, une victoire transparente et celle que nous attendions», a déclaré Feijóo devant ses partisans en liesse au siège national du parti, accompagné de la candidate aux élections européennes Dolors Montserrat, de la direction du parti, et de la présidente de la communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso. Vox a renforcé sa position en tant que troisième force nationale, passant de 4 à 6 sièges. 

Selon le leader du parti, Santiago Abascal, ce résultat prouve que «l’acte de décès de Vox semble avoir été annoncé depuis longtemps, mais ne correspond pas aux souhaits du peuple espagnol, qui continue de soutenir Vox». M. Abascal et la tête de liste, Jorge Buxadé, ont également souligné les bons résultats de leurs partenaires internationaux, tels que la Française Marine Le Pen, l’Italienne Giorgia Meloni, le Hongrois Viktor Orbán, le Portugais André Ventura, et «tant d’autres qui ont réussi à promouvoir un discours et des convictions communes qui se renforcent en Europe». 

La coalition Repúblicas, composée d’ERC, Bildu, BNG et Ara Més, s’est hissée au rang de quatrième force politique la plus votée lors de ces élections à scrutin unique, en conservant ainsi ses trois eurodéputés en poste. De même, Sumar a conservé ses trois sièges, reléguant ainsi Izquierda Unida et son député Manu Pineda, qui se disputaient la quatrième place, à l’écart. Sous la direction de la vice-présidente Yolanda Díaz, cette coalition a surpassé Podemos, dont deux sièges ont été remportés par Irene Montero, l’ancienne ministre, et Isa Serra.


En tant que sixième force la plus votée, le groupe d’électeurs «Se acabó la fiesta» (La fête est finie), mené par Luis «Alvise» Pérez, a obtenu son accès au Parlement européen avec trois sièges. A la suite de la publication des résultats, Alvise Pérez a annoncé que son parti allait «briser les urnes» et a promis une politique sévère contre la corruption et la «partitocratie». D’autre part, Ciudadanos a scellé son destin ce dimanche en ne maintenant aucun député au Parlement européen. Le parti a ainsi essuyé un nouvel échec électoral, le conduisant vers une quasi-extinction, avec des pertes dans toutes les sphères institutionnelles.

De son côté, Repúblicas maintient sa représentation par rapport à 2019, en conservant ses trois députés. Ce n’est pas le cas pour Junts de Carles Puigdemont, qui voit sa part de voix diminuer de moitié, chutant à 1,99% et perdant ainsi deux des trois sièges précédemment détenus. Enfin, CEUS, une coalition incluant le PNV, a également subi un sérieux revers, bien qu’elle ait réussi à conserver son unique député européen.

 

Espagne
De notre correspondant  Ali Ait Mouhoub

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