Tribunes désespérément vides

16/01/2022 mis à jour: 21:37
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La cherté du billet, un frein à la présence massive des supporters / Photo : D. R.

Les téléspectateurs ont remarqué, sur le petit écran, que les tribunes des stades camerounais abritant la CAN 2022 étaient désespérément vides lors des matchs de la première journée de groupes.

La tendance s’est confirmée lors des premiers matchs de la seconde journée, entamée jeudi. Mis à part le match d’ouverture, Cameroun-Burkina Faso, où les tribunes étaient bien garnies, le reste du temps, on aurait dit que les matchs se jouaient à huis clos. Ces images de tribunes pratiquement vides de supporters renvoient une mauvaise image du tournoi et du pays organisateur.

D’aucuns rétorquent, à juste titre d’ailleurs, que «ce n’est pas nouveau». Effectivement, les rencontres de la CAN ne font pas souvent le plein pour des raisons que les observateurs et passionnés de football africain connaissent. Pourquoi les tribunes ne sont pas pleines ? Plusieurs raisons à cela. D’abord, il y a l’éternel problème du prix du billet d’accès au stade. Il reste au-dessus de la famélique bourse des ménages africains.

C’est le premier obstacle qui entrave la présence massive des supporters africains à la CAN. Lorsqu’il s’agit du pays organisateur, c’est un peu mieux. Grâce à mille formules, gratuité d’accès, ouverture des portes et grilles du stade avant le coup d’envoi sur ordre des autorités, billets offerts par les sponsors… Lorsqu’il s’agit d’équipes visiteuses, c’est une autre paire de manches. Les citoyens du pays d‘accueil du tournoi ne se forcent pas à aller au stade pour ne pas dépenser leur argent qui est précieux pour leur quotidien.

Ce problème a été posé à maintes reprises aux pays organisateurs et à la CAF. Jusqu’à aujourd’hui il est resté sans réponse. Cette image de tribunes tristement vides est désolante à plus d’un titre. Elle résume un aspect souvent occulté. La misère et la pauvreté ne contribuent pas à rehausser l’image du football continental.

Pour que les tribunes soient bien garnies, il faut que les citoyens aient les moyens de se payer le spectacle qu’est un match de football. On est un peu loin de cette image idyllique que renvoie, par exemple, un match, une affiche européenne. Pour la CAN en cours, la situation ne risque pas de s’améliorer sur ce plan. Des sources proches du comité d’organisation de la CAN croient savoir que le prix du billet va augmenter à partir du second tour.

Les tribunes et gradins seront désertés un peu plus. Il y a un autre aspect qui impact ce sujet. Il s’agit du protocole sanitaire très resserré imposé par les autorités camerounaises et la CAF. Pour tout candidat spectateur, il faudra montrer patte blanche pour accéder à l’enceinte.

La vaccination est obligatoire pour tous. Le test PCR est lui aussi obligatoire. Selon des chiffres fournis par des organisations sur place, moins de 2% de la population camerounaise est vaccinée. Les gens, avec regret, préfèrent suivre les rencontres sur le petit écran ou en écoutant la radio que de s’aventurer aux alentours des stades qui, parfois, rassemblent des milliers de supporters qui se contentent de faire la fête loin des terrains.

Pour calmer les ardeurs de la FIFA et des clubs européens, qui voulaient reporter ou annuler la CAN 2022, les autorités camerounaises ont durci le protocole sanitaire pour faire baisser la tension du côté des deux parties qui ont agité le spectre du renvoi de la CAN 2022.  

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