Les riverains précisent que la voie a été aménagée juste pour desservir les propriétés d’anciens responsables de la municipalité et d’habitants « riches », alors que les autres citoyens en demeurent privés.
Bien qu’elles soient des composantes essentielles de l’aménagement urbain et qu’elles témoignent d’un souci d’amélioration du cadre de vie, certaines voies de circulation, notamment des routes et des boulevards dans la wilaya de Constantine, se trouvent dans un état lamentable.
Hors des axes principaux régulièrement empruntés par les autorités et les délégations officielles, ces voies manquent cruellement d’entretien et de travaux d’aménagement.
C’est le cas d’un boulevard à Aïn El Bey, à la périphérie de Constantine, dont l’aménagement figure pourtant dans le Plan d’Occupation des Sols (POS) de Zouaghi B2. Prévu depuis 1999, ce projet est aujourd’hui à l’abandon, en dépit de sa desserte de plusieurs quartiers, dont les lotissements Ben Naâmoune et Benameur, ainsi que la cité Sonatiba dans le secteur Zouaghi Slimane, qui comptent des centaines de familles. L’association du lotissement Ben Naâmoune a interpellé, à maintes reprises, les autorités locales et de la wilaya afin d’attirer leur attention sur cette situation préoccupante et sur les ambiguïtés persistantes dans le financement du projet.
Selon cette association, ce boulevard est situé hors du périmètre du lotissement, contredisant ainsi la position des autorités locales qui refusent de financer ce projet sous prétexte qu’il incomberait au lotisseur d’en assumer la charge. Nos interlocuteurs précisent que cette même voie a été aménagée sur une courte portion pour desservir les propriétés de quelques anciens responsables de la municipalité et d’habitants «riches», tandis que les logements occupés par des citoyens modestes demeurent privés de cette infrastructure promise depuis 1999.
L’association cite également une réponse du chef de daïra, affirmant que la réalisation de cet axe relève de la responsabilité du propriétaire foncier, malgré l’obtention du certificat de conformité.
Ce certificat, selon nos interlocuteurs, ne peut être octroyé sans l’achèvement des travaux mentionnés dans le plan. Or, les accès et les passages entre les maisons incombent au lotisseur, tandis que l’axe principal, en tant que boulevard, ne devrait pas être à sa charge. Par ailleurs, des travaux avaient été amorcés par la mairie avant d’être interrompus, laissant les habitants dans une situation de frustration et de préjudice, se sentant injustement délaissés et contraints de financer eux-mêmes le déblayage des remblais entassés sur le boulevard et jetés par d’autres habitants manquant de civisme. «L’état des lieux à l’abandon depuis des années a encouragé ce rejet», souligne un des plaignants.
Le projet, qui profiterait pourtant à des centaines de familles des alentours, reste jusqu’à présent à l’abandon. Cet état est aggravé par l’absence d’un réseau d’assainissement adéquat pour un autre lotissement à proximité, dont le projet d’évacuation des eaux usées devait traverser ce boulevard. La non-réalisation de ce réseau provoque des déversements d’eaux usées ailleurs, occasionnant des nuisances particulièrement insupportables durant l’été.
Les habitants rappellent dans leurs courriers l’importance de ce boulevard, qui, en devenant un axe structurant, pourrait améliorer significativement leur qualité de vie en facilitant l’accessibilité aux quartiers et la fluidité du trafic. Pourtant, malgré la visite du maire de Constantine en 2023, aucun avancement n’a été observé quant à l’achèvement de cette voie cruciale, dont le chantier avait été véritablement amorcé avant la pandémie de Covid-19.