L’Algérie a été parmi les premiers pays à ratifier la Convention internationale relative aux droits de l’enfant en 1992 et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 2003.
Le secrétaire général du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Akli Berkati, a indiqué, hier, que le taux du travail des enfants en Algérie se maintient à un niveau «très faible», qui est l’ordre de 0,001%. Intervenant à l’ouverture d’une journée d’information organisée au siège du ministère du Travail, coïncidant avec la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants, M. Berkati a précisé que les missions de contrôle diligentées par l’Inspection du travail, à travers le territoire national, durant la période allant du 1er janvier au 31 mai 2024, ont ciblé 28 952 organismes employeurs totalisant 372 327 travailleurs.
Des missions de contrôle qui ont fait ressortir quatre cas seulement de travail d’enfants de moins de 16 ans, a-t-il révélé. Ces cas représentent 0,001% du total des effectifs contrôlés au niveau des entreprises économiques publiques et privées, tous secteurs confondus, a-t-il détaillé.
Il s’agit, a-t-il poursuivi, de cas de travail d’enfants, tels que définis par les dispositions de la loi régissant les relations de travail (11-90) et considérés comme «ne faisant pas partie» de la catégorie des pires formes de travail des enfants. Selon lui, ce faible taux enregistré en 2024, presque identique à ceux des précédents exercices, s’explique par la concrétisation, par l’Algérie, de ses engagements internationaux et régionaux, après la ratification des traités et conventions internationaux.
Cela est dû aussi à la «conjugaison des efforts des différentes parties engagées dans la lutte contre ce phénomène», a-t-il fait savoir. Instituée en 2002 par l’Organisation internationale du travail (OIT), la Journée contre le travail des enfants, célébrée chaque année le 12 juin, a pour but de sensibiliser le public à l’ampleur du travail des enfants et de promouvoir les actions et efforts nécessaires pour éliminer ce fléau. «Respectons nos engagements : mettons fin au travail des enfants», est le slogan choisi cette année par l’OIT.
L’Algérie a, notons-le, été parmi les premiers à ratifier la Convention internationale relative aux droits de l’enfant en 1992 et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 2003. Et, a adhéré à la Convention internationale n°138 de l’OIT sur l’âge minimum d’admission à l’emploi en 1984, ainsi qu’à la Convention n°182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination en 2001.
Prenant la parole, lors de cette journée, la déléguée nationale à la protection de l’enfance auprès du Premier ministre, Meriem Cherfi, a souligné toute l’importance que revêt l’arsenal juridique et organisationnel mis en place en Algérie ainsi que le rôle prédominant de la société civile en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant.
Allô Tofola !
Mme Cherfi a, à l’occasion, appelé à renforcer les mécanismes d’intervention visant à lutter contre l’exploitation économique des enfants, encourageant, ce faisant, le recours aux signalements à travers le numéro vert 11-11 et l’application Allô Tofola. Le directeur par intérim du bureau d’Alger de l'OIT, Halim Hamzaoui, a salué pour sa part l’«approche algérienne en matière de protection de l’enfance», soulignant que quelque 160 millions d’enfants sont engagés dans le travail à travers le monde, dont 72 millions en Afrique.
De son côté, le directeur de l’enseignement primaire au ministère de l’Education nationale a abondamment sérié les mesures prises en faveur du renforcement de la scolarité des enfants et les dispositifs d’aides aux familles visant à éviter que les enfants ne se dirigent très tôt vers le marché du travail.
La gratuité de l’enseignement et les efforts consentis par l’Etat pour lutter contre les décrochages à l’école ont permis, a-t-il indiqué, d’atteindre un taux de scolarisation remarquable qui est de 99%. «Les efforts se poursuivront pour atteindre un taux de 100 % d’enfants scolarisés», a-t-il déclaré.
Pour le sous-directeur de contrôle et des conditions du travail au ministère du Travail, Lyes Rahmani, les résultats atteints en matière de protection de l’enfance en Algérie attestent de «la qualité du travail multisectoriel» menée depuis plusieurs années et de l’ «efficience» des programmes nationaux de protection et de promotion de l’enfance mis en œuvre sur le plan institutionnel.
Il a, dans ce sillage, mis l’accent sur le rôle important de la commission nationale sectorielle de prévention et de lutte contre le travail des enfants, relevant du ministère du Travail dans la coordination des efforts entre les différents acteurs. Il a aussi évoqué le travail accompli par le comité de coordination permanent au sein de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance.
En marge de la journée d’information, Lyes Rahmani a affirmé que le travail des enfants dans le cadre des dispositions relatives aux relations de travail est un phénomène «rarissime» en Algérie. «Les opérations de contrôle de l’Inspection du travail portent sur les secteurs formels et informels.
Nous agissons immédiatement lorsqu’on vient à constater des infractions aux règles du travail, commises généralement dans la sphère des microentreprises et ce qu’on peut appeler les micro-activités en exercice informel», a-t-il fait remarquer. Et d’ajouter : «Notre action consiste d’abord à les accompagner vers la formalisation de l’activité, puis dans la déclaration des salariés à la Sécurité sociale tout en étant intransigeant en matière de travail des enfants.»