L’émergence de nouvelles agglomérations a conduit au renforcement du transport ferroviaire.
Quatre-vingt pour cent de l’activité des trains opérationnels à travers le réseau national ferroviaire s’effectue dans la banlieue d’Alger. Les trains desservent quotidiennement et à un rythme soutenu les wilayas de Blida, Boumerdès et Tizi Ouzou. De ce fait, un nombre grandissant de voyageurs empruntent les trains, notamment avec la mise en service de nouvelles lignes reliant l’aéroport international Houari Boumediène à la station de Bab Ezzouar sur une distance de 2,8 km, dont 1,6 km via le tunnel réalisé au dessous de rocade sud sur la voie express reliant Dar El Beïda à Ben Aknoun.
Outre l’émergence de nouvelles agglomérations entraînant ainsi un plus grand déplacement des voyageurs, relevant, à cet égard, que la SNTF qui diminuait auparavant le nombre de dessertes les week-ends, s’oriente, aujourd’hui au renforcement de ces lignes avec des dessertes supplémentaires. A ce titre, la SNTF a lancé, depuis fin 2017, des travaux pour le renouvellement du réseau ferroviaire, en consacrant une enveloppe financière de près de 7 milliards de dinars, dont 4 milliards de dinars pour l’acquisition des équipements requis (rails, béton, câbles et signalisations) et près de 3 milliards de dinars.
Ces travaux ont été à l’origine de l’annulation de plusieurs dessertes. D’après les responsables de la SNTF, les travaux, effectués sur le réseau et qui interviennent pour s’adapter à la qualité des wagons et équipements modernes, dont la société s’est dotée ces dernières années, les dessertes des banlieues, ont réalisé un saut considérable sur les plans qualitatif et quantitatif.
Le retard des dessertes ferroviaires a toutefois toujours marqué le quotidien des voyageurs. Des milliers de personnes, se déplaçant quotidiennement depuis et vers Alger, pâtissent du retard des dessertes ferroviaires, un phénomène qui s’est accru en 2022, selon plusieurs personnes qui se sont exprimées, et ce, indépendamment des accidents ayant causé des perturbations du trafic ferroviaire qui ont provoqué des retards de plusieurs heures.
Les responsables de la SNTF imputent les retards continus accusés dans les horaires des trains de banlieue, notamment durant l’année 2021, au projet de renouvellement, sur une distance de près de 200 km, de la voie ferrée, un projet dont la réalisation est devenue au cours des dernières années un impératif pour satisfaire la demande, sans cesse grandissante, sur ces lignes. Cependant, le phénomène de jet de pierres sur les trains demeure parmi les principales causes à l’origine des retards des dessertes. L’entreprise enregistre plus de 330 cas de jets de pierres sur les trains en 2020, dont 159 cas sur les lignes des banlieues algéroises.
Les services de la SNTF ont relevé que ce phénomène a pris de l’ampleur, précisant que 125 cas de jets de pierres avaient été enregistrés en 2019, contre 329 en 2019, causant des blessures à 15 employés de la société et 12 passagers, dont 5 employés et 7 passagers sur les lignes des banlieues algéroises. La réparation des wagons caillassés nécessite leur retrait du service entre 1 à 3 jours, ce qui induit une annulation des dessertes programmées.