Le secteur du transport est une plaie béante à Annaba. Dans la majorité des artères de la ville, les bouchons sont un décor permanent, surtout durant la saison estivale. L’absence de projets structurants tel un tramway à même de désengorger le chef-lieu est pour beaucoup dans cette situation. Cette saturation a crée une grande anarchie dans ce secteur urbain.
En chiffres, ils sont plus de 320 bus et 3000 taxis qui assurent quotidiennement le transport de quelques 80 000 passagers à partir des stations Souidani Boudjemaâ (El Hattab) et Kouche Nourredine, vers différentes destinations intra urbain pour la première et intercommunal pour la seconde. La même situation est vécue par les voyageurs inter-wilayas, dont la nouvelle gare située à la sortie ouest de Annaba au long de la RN 44. Implantées dans le centre ville de la commune chef-lieu de wilaya, les stations Souidani Boudjemaâ (Elhattab) et Kouche Noureddine assurent quotidiennement le transport des populations à travers 320 lignes. Vétustes, ces stations sont devenues désagréables et incommodes, car elles sont fréquentées par des malfrats qui importunent les voyageurs.
A cela, il faut ajouter le comportement indécent des conducteurs et les receveurs qui, pour imposer leur diktat, ils n’hésitent pas à menacer verbalement voire agresser physiquement les passagers. Selon de nombreux citoyens riverains des deux gares routières, l’urgence se situe dans la nécessité de trouver une solution à l’engorgement durable de la ville, à sa pollution et aux difficultés des transporteurs à disposer d’aires de stationnement. «Le transport urbain à Annaba est un indicateur fiable de l’anarchie qui caractérise le secteur. Il en est ainsi du manque de commodités d’accueil dans les moyens de transport et d’hygiène.
Ces moyens de locomotion sont vétustes, polluants et pour la majorité, ne répondent pas aux normes. Les infrastructures de transport ressemblent à un dépotoir et l’insalubrité dans les couloirs de stationnement renseigne, on ne peut mieux, sur la qualité du service. Il n’y a pas de respect des fréquences encore moins du confort. Le refus des chauffeurs de taxis de répondre à la demande du client, si ce n’est pas sa destination favorite, atteste de l’absence d’autorité dans ce secteur», regrettent à l’unanimité les usagers qui prennent en moyenne, deux fois par jour le bus. Anarchie également constatée dans le fonctionnement de ce service qui ne semble pas soumis à aucun contrôle tant dans la gestion technique qu’administrative de ces gares où les lieux de stationnement et les horaires de départ ne sont jamais respectés.
Selon plusieurs élus de Annaba : «Toutes les stations de bus et de taxis n’ont jamais subi une opération de rénovation malgré un cahier des charges qui a été établi en collaboration avec l’APC et la direction de transport. Ce cahier de charge n’a pas été respecté».
De l’avis des spécialistes du secteur, il a été toujours préconisé que pour régler le problème de transport ; l’Etat doit prendre en charge la création des parkings et établissements de relais à proximité des gares et au centre-ville. Mais, la déliquescence de ceux qui ont la charge de résoudre cet épineux problème n’a fait qu’aggraver le problème notamment avec l’explosion du parc automobile. D’autres élus de wilaya de différentes casquettes politiques sont d’accord pour affirmer que «le transport est un dossier lourd. Il doit faire l’objet de sérieux débats.
La situation du secteur impose l’urgence dans la prise de décisions de mettre fin à l’anarchie dans la circulation automobile, le stationnement, l’entretien et la maintenance des stations routières. Les infrastructures aussi, sachant que les trémies, dont celle du boulevard d’Afrique est inondée à longueurs d’années».