Comme prévu les clubs propriétés de sociétés (entreprises) sont, sans surprise, les premiers à s’être lancés dans le marché de transfert des joueurs. Les clubs les moins nantis attendront que les plus riches aient bouclé leurs amplettes pour commencer leur marché.
Il y a beaucoup de choses anormales dans le professionnalisme made in Algeria. A commencer par la non-observation et respect des règles qui régissent le professionnalisme. La plus élémentaire est l’interdiction faite à une société (entreprise) d’être propriétaire de plus d’un club à travers la détention d’actions par la société-mère ou ses filiales.
Sonatrach a sous sa bannière, comme propriété 4 clubs ( MCA - CSC - JSS - MCO). Ce cas ne semble inquiéter personne alors qu’elle met dirdctement en danger l’intégrité des rencontres et de la compétition (voir article 4 des statuts de la FIFA ). La situation perdure depuis que l’entreprise Sonatrach a acquis des actions des 4 sociétés par actions (SPA) indiquées.
La fédération (FAF) et la ligue (LFP) sont interpellées sur ce cas. Elles sont les garantes du respect de l’intégrité. Quatre autres clubs, propriétés de sociétés, en l’occurence la JSK (Mobilis), CRB (Madar), USMA (Serport) et ESS (Sonelgaz) ne traderont pas à se lancer, si ce n’est déjà fait, dans le marché des transferts réservé aux riches. Le big- four du football algérien sortira nécessairement des deux lots. Le reste du contingent (8 clubs) se contentera de faire de la figuration et jouer le maintien. Les 8 clubs, propriétés de sociétés, ont procédé aux premières acquisitions.
Le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’ont pas été regardants aux dépenses. La course effrénée aux «vedettes» va se poursuivre. Presque tous cherchent à copier le Mouloudia d’Alger, champion d’Algérie 2023-2024 au cours d’une saison aboutie grâce à l’apport décisif de Youcef Belaili acquis à prix d’or.
Ce qu’a fait le président du MCA, Hakim Hadj Redjem, a inspiré beaucoup de ses collègues qui se sont lancés dans le recrutement de l’oiseau rare. Comme toujours, les prétendants seront nombreux et les élus rares. Les instances du football devraient encadrer la gestion des clubs professionneks et plus particulièrement le chapitre transferts de joueurs.
La fédération devrait faire très attention à ce segment qu’est la gestion financière des clubs. La Confédération africaine de football (CAF) s’est alignée sur les règles et codes de la FIFA et de l’UEFA concernant la santé financière des clubs pro. Elles n’admettent plus dans leurs compétitions les clubs endettés et présentant des bilans financiers marqués au rouge. La CAF a déjà alerté les clubs africains sur ce chapitre (saison 2021- 2022).
Les clubs algériens engagés en compétitions inter-clubs de la CAF ne doivent pas être endettés. Dans le cas contraire, ils ne seront pas inscrits aux deux compétitions que gère la CAF.
D’où l’impérieuse obligation d’acter la mise en place de la direction du contrôle et de gestion financière des clubs (DCGF), seul organe à même de dire si un club peut obtenir le visa pour participer au championnat de Ligue 1. L’opération ne sera pas complète si les intermédiaires ne seront pas traqués et dénoncés. Là dessus, le travail au noir et l’évasion fiscale battent leur plein.