Près d’un demi-million d’Africains subsahariens meurent chaque année en consommant des médicaments de qualité inférieure ou contrefaits. C’est que révèle un rapport d’évaluation des menaces de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
L’impact des multiples conflits armés qui minent la région du Sahel sur les systèmes de santé des pays de la région est catastrophique. Les soins de santé sont rares, alors que l’incidence du paludisme est l’une des plus élevées au monde. Idem pour les maladies infectieuses qui sont l’une des principales causes de décès. A titre d’exemple, les médicaments antipaludiques contrefaits sont derrière la mort de pas moins de 267 000 Sahéliens chaque année. En outre, près de 170 000 enfants meurent annuellement à cause d’antibiotiques non autorisés utilisés pour traiter des pneumonies graves.
«Selon les estimations de l’OMS, la prise en charge des personnes ayant utilisé des produits médicaux falsifiés ou de qualité inférieure pour le traitement du paludisme en Afrique subsaharienne coûte jusqu’à 44,7 millions de dollars par an», lit-on dans une note de l’ONU.
Les conclusions des enquêtes menées par les instances onusiennes révèlent que la corruption est l’une des principales raisons derrière le développement du commerce des médicaments contrefaits en Afrique subsaharienne. «Environ 40% des produits médicaux non conformes aux normes et falsifiés signalés dans les pays du Sahel entre 2013 et 2021 atterrissent dans la chaîne d’approvisionnement réglementée, selon le rapport.
Les produits détournés de la chaîne d’approvisionnement légale proviennent généralement de pays exportateurs, tels que la Belgique, la Chine, la France et l’Inde. Certains se retrouvent sur les étagères des pharmacies.» Afin de lutter contre le trafic de médicament, des efforts sont en cours pour adopter une approche régionale impliquant tous les pays de la région du Sahel. Un traité que tous les pays du Sahel ont ratifié, un traité visant à créer une agence africaine des médicaments.
De son côté, l’Union africaine avait lancé, en 2009, l’initiative d’harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique, dont l’objectif est d’améliorer l’accès à des médicaments sûrs et abordables.