La wilaya d’Annaba est confrontée à une escalade préoccupante du trafic de drogues dures, comme en témoigne une nouvelle opération menée par les forces de l’ordre.
Les éléments de la brigade des stupéfiants de la Sûreté de wilaya ont démantelé la fin de semaine dernière un réseau criminel spécialisé dans le trafic de cocaïne, mettant hors d’état de nuire un réseau de dealers, deux repris de justice de 32 et 46 ans. L’un des suspects, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par Interpol, était recherché pour divers crimes liés au trafic de drogue et au blanchiment d’argent.
Lors de cette intervention, les forces de sécurité ont saisi plus de 500 grammes de cocaïne, une balance électronique, deux véhicules de tourisme, un scooter et une somme conséquente, fruits des transactions illicites du groupe. Ces saisies témoignent de l’ampleur du réseau qui opérait activement dans plusieurs quartiers d’Annaba, ciblant principalement les jeunes des cités populaires. Cette opération est la deuxième de grande envergure dans la wilaya en moins d’un mois.
Le service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (SCLTIS) a, en effet, révélé dans un communiqué en octobre 2024 une saisie massive de drogues dures dans la même wilaya. Cette opération avait permis de mettre la main sur 82,5 kg de cocaïne, pour une valeur estimée à plus de 18 milliards de centimes.
En coordination avec le parquet de la wilaya, sept suspects, dont une femme, avaient été arrêtés, et des biens importants avaient été saisis : neuf véhicules de luxe, une moto et un montant en liquide d’environ 200 millions de centimes. En outre, les enquêteurs avaient découvert 8 kg de substances d’origine inconnue, soupçonnée d’être utilisée pour couper la cocaïne et ainsi accroître les profits du réseau. Ces multiples saisies en quelques semaines confirment que la wilaya d’Annaba devient un point de transit et de distribution pour le trafic de drogues dures, en particulier la cocaïne.
Cette tendance inquiétante pose des défis majeurs pour les autorités locales et nationales, car le phénomène touche des populations de plus en plus jeunes et contribue à une hausse des crimes et de l’insécurité dans la région. Le trafic de drogues dures, autrefois peu présent en Algérie, connaît une croissance fulgurante, avec Annaba en première ligne de cette bataille. «Les réseaux criminels organisés et équipés usent de moyens sophistiqués pour échapper à la vigilance des forces de l’ordre et pour infiltrer le tissu social, y compris par le blanchiment d’argent dans des secteurs économiques locaux.
Ces criminels ciblent des jeunes vulnérables, profitant du chômage et du manque d’opportunités pour créer une clientèle de plus en plus large», explique un haut officier de la police à la retraite. Le ministère de la Justice, en collaboration avec celui de l’Éducation nationale et d’autres organismes, travaille régulièrement sur des initiatives éducatives pour sensibiliser les élèves, combattre les effets du trafic de drogue et renforcer la résilience des jeunes face à ces menaces.