Le dépassement de la période d’insécurité, qui avait plombé le destin du pays à la fin du siècle dernier, ne pouvait pas ne pas permettre d’entrevoir l’avenir sous de bons auspices.
Tous les secteurs de la vie nationale étaient appelés à être réactivés, à la faveur du retour à la quiétude à travers tout le territoire. En lieu et place de constituer l’occasion idoine pour tenter de faire redémarrer la machine du développement, l’embellie financière des années 2000 a, au contraire, inhibé toute ambition d’esquisser les perspectives d’une véritable relance économique qui puisse mettre un terme à l’emprise de la rente pétrolière.
Pendant plus d’une autre décennie, ce fut un formidable déni collectif de la réalité. Les seuls phénomènes qui ont prospéré alors furent la corruption et la dilapidation des deniers publics. L’on a mis beaucoup de temps pour réaliser que la richesse ne s’importe pas, elle se crée. La 22e édition du Salon international du tourisme et des voyages qui se tient à Alger rappelle, une fois de plus, que des créneaux de développement sont prêts à l’emploi et ne demandent qu’une mise en ordre et une mobilisation des différents intervenants, des organismes concernés et des opérateurs économiques.
L’optimisme du Premier ministre, exprimé lors de cet événement, est justifié dans un pays où le tourisme devrait couler de source. La confiance en ses capacités propres et en ses atouts est primordiale dans un secteur qui commande de convaincre les citoyens du monde à choisir la destination Algérie. L’intérêt affiché par des médias étrangers et des créateurs de contenus sur internet, ayant entrepris et réalisé un périple dans nos contrées, n’est pas feint.
Les attraits naturels de notre pays sont d’une rare diversité et ses richesses culturelles recèlent un potentiel touristique non encore pleinement révélé et optimisé, pour reprendre le mot du premier responsable du gouvernement. Ce dernier a exhorté les professionnels du secteur à accomplir des sauts qualitatifs pour atteindre les objectifs escomptés. Enclenchée depuis plusieurs années, la lutte contre la bureaucratie trouve sa justification en particulier dans le domaine de l’investissement touristique, lourdement grevé par des lenteurs administratives ayant dissuadé nombre de porteurs de projets.
Les chiffres rendus publics à l’occasion du Salon du tourisme sont extrêmement ambitieux et promettent la mise en service de dizaines de nouvelles structures dans ce secteur. La mise en œuvre du dispositif de relance, qui a toutes les chances objectives de succès, est tributaire de la modernisation des modes de gestion dans l’administration, elle-même conditionnée par un renforcement en personnel qualifié et motivé pour ce véritable challenge qu’est la consécration de la vocation touristique du pays.
Par la seule volonté citoyenne, des «villages touristiques», comptant parmi les projets inscrits au niveau des instances centrales, sont déjà une réalité. Leur renommée a dépassé le cadre régional et suscité l’intérêt des représentations diplomatiques à Alger.
Les nombreuses visites d’ambassadeurs peuvent se traduire, à terme, par l’afflux de touristes vers ces nouveaux pôles d’attraction aménagés par des habitants qui ont pris conscience de la richesse de leur milieu naturel et de leur patrimoine culturel.
L’efficacité citoyenne connaîtra sa plénitude quand elle coïncidera avec celle des services en charge du secteur, et sur lesquels pèse la charge de livrer dans les délais les structures hôtelières en chantier depuis des années, constituant le noyau central de l’industrie touristique.