L’Algérie peut se positionner comme un acteur potentiel dans un domaine en pleine expansion : le tourisme médical. C’est en tout cas la profonde conviction des organisateurs et des experts locaux et internationaux de la 1re édition du Congrès international de la santé et du tourisme médical (IHTC), qui a eu lieu, du 16 septembre et jusqu'à hier, à Alger.
L’événement a mis en lumière les opportunités, les défis et les avantages économiques que cette stratégie pourrait apporter. Le tourisme médical, un secteur en croissance rapide à l’échelle mondiale, attire chaque année des millions de patients en quête de soins de qualité à des prix compétitifs. Des destinations telles que la Turquie, la Tunisie et la Jordanie sont devenues des références dans ce domaine, grâce à une infrastructure médicale avancée et des services de soins de santé à prix étudiés.
L’Algérie, avec son emplacement stratégique entre l’Europe et l’Afrique, pourrait devenir un hub majeur pour les patients venant de régions limitrophes, mais aussi de pays plus éloignés. Il faut savoir que de nombreux Algériens optent pour le tourisme médical au-delà de nos frontières. La France, destination traditionnelle, est trop chère pour ceux qui ne bénéficient pas de prise en charge. La Tunisie est par contre une destination de prédilection en raison de la proximité géographique, la qualité des soins et leurs bas tarifs. Cependant, la Turquie est devenue la nouvelle destination du tourisme de santé des Algériens.
Pour Mohamed Karim Chikhi, directeur des activités thermales au ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le tourisme médical est une belle carte à jouer. Il met en avant le fait que l’Algérie compte «280 sources thermales et 1600 établissements hôteliers d'une capacité d'accueil de 151 000 lits à l'échelle nationale, ainsi que 3 centres de thalassothérapie (Sidi Fredj, Les Andalouses Oran et un privé à Oran), outre la programmation de 22 projets pour la réalisation de nouveaux centres le long du littoral national».
Elias Rahal, représentant du ministère de la Santé, a indiqué que «ces 4 dernières années, 60 nouvelles structures de soins ont été ouvertes. Actuellement, nous sommes à 300 hôpitaux privés et 320 centres de radiologie». Les experts estiment que le développement du tourisme médical pourrait avoir un impact économique significatif pour l'Algérie. En attirant des patients étrangers, le pays pourrait non seulement générer des revenus directs dans le secteur de la santé, mais aussi stimuler d’autres secteurs, tels que l’hôtellerie, la restauration et les transports. De plus, ce type de tourisme pourrait offrir de nouvelles opportunités d’emploi, notamment dans les services médicaux, les soins post-opératoires et l’accueil des patients internationaux.
Un pari gagnant pour l’avenir ? Le Congrès a permis en tout cas de poser les bases d’une réflexion approfondie sur l’avenir du tourisme médical en Algérie. Si ce genre de tourisme est perçu comme «une nouvelle façon de voyager», il faut reconnaître aussi que c’est un secteur hautement concurrentiel. Il pèse lourd, selon les dernières statistiques, qui l’estiment à 70 milliards de dollars, et avec un taux de croissance, selon la plupart des études, à près de 20% par an. Aujourd’hui, beaucoup de pays se positionnent sur cette niche devenue incontestablement le nouvel eldorado. Actuellement, les 70 milliards de dollars sont partagés entre 45 pays.