Le secteur du tourisme connaît ces dernières années un développement fort remarqué sur le plan infrastructurel. Les sorties du ministre à travers les wilayas, dont celle effectuée récemment à Blida, donnent la mesure de la montée en cadence des projets d’aménagement et de construction de nouvelles structures qui viendront renforcer les capacités d’accueil dans les différents segments de l’activité touristique.
Connu pour être un «puissant outil de création d’emplois», le secteur sera très vite demandeur de personnels qualifiés pour atteindre un niveau de fonctionnement optimal et adapté aux normes en vigueur dans le monde. La question qui se pose alors est liée à la stratégie adoptée et au dispositif mis en place pour assurer les formations qualifiantes en direction des jeunes désireux d’intégrer ce créneau stratégique pour l’économie nationale.
Le pays compte des atouts touristiques d’une rare diversité et la notoriété de son potentiel naturel et de son patrimoine culturel est établie depuis des décennies. Pour la redynamisation du secteur, les efforts ont été concentrés sur la réhabilitation du parc hôtelier public et l’accompagnement des investisseurs pour apporter leur pierre à cet édifice qui a connu une longue période de stagnation. La tourmente politique et sécuritaire vécue durant la sinistre décennie du siècle dernier avait prioritairement ciblé le secteur touristique, brutalement mis à l’arrêt, concomitamment avec la vie culturelle dans le pays.
Des structures d’une très haute valeur, comme celles réalisées sur les hautes montagnes, avaient été mises à sac et incendiées lors de la déferlante destructrice d’une mouvance nihiliste aujourd’hui heureusement vaincue. Après une longue période de léthargie, post années 1990, où une politique dispendieuse et sans objectifs économiques clairs avait été engagée à la faveur d’une embellie financière, un grand programme de rénovation du parc hôtelier a été mis en place. Plus d’une décennie plus tard, après des ajournements successifs et des chantiers ayant connu des défaillances et des arrêts pour diverses raisons, les résultats commencent à poindre et ils sont fort prometteurs pour ce secteur névralgique. Les largesses budgétaires avaient aussi leur avantage, elles ont permis d’intégrer, dans la réalisation et les aménagements, des matériaux et des commodités aux standards internationaux. Les complexes touristiques, relevant du secteur public ou à l’initiative des opérateurs privés, seront prêts à l’emploi sur le plan infrastructurel dès les premiers signes de la redynamisation de cette activité et le retour en grâce de l’offre commerciale nationale.
Le tourisme génère 10% des emplois dans le monde, est-il souligné dans toutes les études, en notant son pouvoir d’entraînement économique et son apport déterminant au développement local. Le réseau des écoles de formation dans cette filière demeure assez confidentiel, n’ayant pas connu un égal investissement dans la gestion du secteur. Pourtant, il est évident que les normes d’accueil et de prise en charge sont conditionnées par la disponibilité des personnels formés aux métiers du tourisme.
Le «dispositif d’orientation» annoncé par le ministre du Travail est de nature à répondre à la problématique des ressources humaines et de la formation qualifiante. La démarche est fondée sur une «approche de formation suivie directement d’un recrutement par des opérateurs économiques».
Ce programme est élaboré conjointement avec quatre secteurs, indique le représentant du gouvernement. Le tourisme devrait se situer en première ligne dans cette dynamique de relance dans un pays disposant de toutes les potentialités naturelles et dont la valorisation dépend de la mobilisation des gouvernants et de la société civile.