Quatre sachets de lait subventionné avec, obligatoirement, un sachet de yaourt ou de l’ben à 200 DA, soit 25 DA le litre de lait et 100 DA le reste. A prendre ou à laisser.
C’est le nouveau diktat de certaines épiceries et de supérettes dans plusieurs communes de la wilaya, notamment Maghnia, Ghazaouet, Sebdou et Remchi. Des commerçants qui semblent languir une époque révolue où le client était assujetti au bon vouloir de commerçants déterminés à écouler des produits «marchant mal».
Habitués à s’approvisionner en lait de vache à 90 DA le litre parce que n’ayant pas le choix, les chefs de famille ont redécouvert, il y a moins de six mois le lait subventionné produit par les laiteries publiques. Si bien que pour l’acquérir, il faut faire le pied de grue devant les commerces, souvent jusqu’à 23h, pour réussir à en avoir.
Devant la forte demande, les commerçants ont trouvé l’astuce (un abus de pouvoir) pour imposer d’autres produits avec. «C’est un véritable chantage, ou tu prends les quatre sachets avec du petit-lait (l’ben) ou du yaourt ou tu n’as rien. C’est incompréhensible, ce lait est produit par des usines étatiques. Nous voulons comprendre : qui impose cette « loi », l’usine, le transporteur ou le commerçant ?
Qu’importe, les pouvoirs publics doivent intervenir pour mettre fin à cette déliquescence ! » s’écrient, dépités, des citoyens de Maghnia et de Ghazaouet, notamment. «Le livreur (de la laiterie) nous impose du petit-lait (l’ben) et du yaourt, nous faisons pareil avec nos clients, sinon nous sommes perdants», se justifie un commerçant de Maghnia. Un des livreurs, questionné quelques mètres plus loin, a refusé catégoriquement de s’exprimer, indiquant qu'il est un «simple transporteur».