Le centre de torture durant la colonisation française, «Le Basion 18», est dans une situation d’abandon inexplicable. Devant cet état et dans le cadre de la protection et de l’entretien des structures et bâtiments historiques, une visite de terrain a été effectuée, avant-hier, par une délégation de la wilaya pour inspection de ce patrimoine.
Ce bâtiment historique, construit en 1955, est composé de 26 cellules d’une surface de 1 m sur 2,5 m chacune avec, au milieu, un arbre pour les pendaisons. «Le centre est dans un état d’abandon total, ses composants sont endommagés. Une triste image», ont constaté les membres de la délégation. Aussitôt, une décision a été prise pour «une étude technique d’évaluation de la restauration de tout ce qui a été détruit, afin de refaire son image, telle qu’elle était, pour perpétuer des images de l’oppression inhumaine du colonialisme perfide».
Réda Brixi, diplômé en anthropologie et muséologie, auteur de plusieurs ouvrages et emprisonné à deux reprises, raconte, dans un livre, Témoignage vécu d’une cellule des années 1958, les atrocités et les sévices que des moudjahidine ont vécus au Bastion 18.
Un autre auteur, condamné à mort, Abdesselam Tabet Aouel, dépoussière sa mémoire dans un ouvrage émouvant : «Survivant du sinistre Bastion 18». Autant dire que ce haut lieu de mémoire doit être restauré et faire l’objet d’études et de conférence pour que nul n’oublie ce pan de l’histoire douloureux…