Nesrine Khouri fait partie du lot des nombreuses universitaires diplômées qui n’ont pas trouvé un emploi. Mariée et mère de deux petits enfants, la jeune maman de 25 ans, habite dans une zone rurale lointaine, appelée Fadjana qui relève de la commune de Meurad, dans la wilaya de Tipasa.
Une agglomération secondaire qui a grandi à travers l’exode des familles qui fuyaient les atrocités du terrorisme. Elle a obtenu sa licence en droit public, LMD 1 et LMD 2, diplômes universitaires qui ne lui ont pas permis de trouver un emploi dans son domaine d’étude, en dépit des multiples demandes. Elle décide de s’inscrire au CFPA de Meurad, afin de poursuivre d’autres formations, encouragée par cela par le directeur de l’établissement et l’encadrement.
Technicienne en tourisme, informatique et en extraction des huiles essentielles, telles sont les spécialités des formations dont a bénéficié Nesrine Khouri, durant son cursus au CFPA de Meurad. Lors des trois journées du secteur de la formation professionnelle, consacrées à l’innovation et à la start-up, nous avons rencontré la jeune femme timide, épanouie, qui croit à l’avenir et en ses potentialités.
«J’ai réussi à acheter une petite machine d’extraction des huiles essentielles, et grâce à la formation que j’ai effectuée au CFPA de Meurad, je travaille d’une façon artisanale chez moi. Pour le moment, je suis arrivée à fabriquer dix produits, je n’attends pas l’aide de mon époux qui travaille à Alger, afin de ne pas devenir une charge pour lui avec son petit salaire», explique-t-elle fièrement. Nesrine utilise les réseaux sociaux pour vendre ses produits, en dépit du fait qu’elle habite dans une zone rurale. Les difficultés du quotidien ne découragent pas la jeune maman.
«Mes produits sont sains, et j’ai réussi à les écouler dans toutes les wilayas du pays, même celles du grand sud. Et j’ai beaucoup de clients qui me commande régulièrement mes produits», précise-t-elle. Néanmoins, elle fait face à certains problèmes. Elle a fait une demande d’aide à l’habitat rural, afin d’espérer construire un local pour son travail et vivre dans sa propre maison. Le wali de Tipasa compte recevoir cette jeune femme universitaire, débrouillarde, et pas du tout découragée par l’adversité de l’environnement.