La malfaçon dans les travaux de réalisation des réseaux d’assainissement au niveau des équipements érigés dans les centres urbains et la prolifération monstrueuse, y compris dans les zones rurales grâce à la complicité des élus locaux et des fonctionnaires des affaires publiques locales, s’ajoute en plus l’absence étrange d’inspection et des contrôles des services techniques locaux, autant de faits qui avaient rendu la situation exécrable, provoquant ainsi un dilemme des rejets des eaux usées, dans un territoire, dont l’une de ses vocations principales est le tourisme. Les daïras, les communes, les services de l’environnement sont très impliqués dans le redressement de la situation, éviter le chaos, tant qu’il est temps. Le réseau de l’assainissement ne relève pas uniquement des services de l’hydraulique de la wilaya de Tipasa. Les rejets des eaux usées, polluées, toxiques s’effectuent vers la mer et les oueds. Des opérateurs ne se gênent pas de réaliser leurs réseaux de rejets des eaux usées dans leurs chantiers. Quand les services de la DRE (direction des ressources en eau) de la wilaya sont sollicités, ils interviennent pour construire les bassins de décantation, la mise en place des lagunes, en plus des STEP (station de traitement et d’épuration), il s’agit des systèmes qui permettent d’épurer les eaux usées, après plusieurs étapes de traitement. La wilaya de Tipasa, qui vient de prendre en charge le volet d’assainissement, compte réaliser les projets inscrits pour éradiquer cette source de pollution, et transformer les eaux usées afin de les rendre (eau épurée et la boue, ndlr) utilisables pour le service de l’agriculture. Le recensement à ce jour révèle l’existence de 514 rejets d’eaux usées. Selon les services de la DRE de Tipasa, 73 rejets d’assainissement avaient été éliminés, sur les 96 rejets, par la mise en service des STEP. 45% des eaux usées sont donc récupérés par les STEP, au nombre de trois. Avec la réalisation des projets de logements, les diverses unités de production industrielle, la mise en valeur des terres, les STEP ne seront plus dans la capacité de réceptionner et d’épurer tous les volumes débités, toutes les eaux usées produites à travers les projets de développement. La wilaya de Tipasa abrite trois STEP en activité, à Koléa, Hadjout et Chenoua (Tipasa). Une step déjà construite à Bou Ismaïl est à l’essai, avant sa mise en service. Théoriquement et officiellement, le nombre de rejets sur mer n’est pas vérifié, en raison de l’inexistence de collaboration entre les services de l’environnement, les communes et la société civile. Sans aucun doute, il y en a encore plus. Les services de sécurité chargés de la protection de l’environnement ne sont pas visibles sur le terrain. Face à cette forme de pollution qui impacte l’environnement, de surcroît à l’impunité dont bénéficient les pollueurs, le chef de l’exécutif de la wilaya, Boucette Aboubakr Essedikr, a inscrit des programmes de réalisation des STEP. En effet, celle de Sidi Rached sera destinée à recevoir les eaux usées produites par les communes de Attatba, Ahmeur El Aïn, Sidi Rached et Bourkika. Une STEP à Cherchell appelée à recueillir les eaux usées des communes de Sidi Ghilès et de Cherchell. Pour ces STEP, les sites sont déjà disponibles et les études d’exécution existent. Le projet de la STEP de Menaceur est finalement lancé. Cette STEP récupère les eaux usées des communes de Sidi Amar et de Menaceur, mais essentiellement elle permet de protéger le barrage de Boukourdasne des rejets des eaux usées de Menaceur et de ses agglomérations secondaires. La wilaya de Tipasa a proposé à la tutelle l’autorisation du dégel, afin de pouvoir s’engager dans la réalisation des mini-step au niveau des localités Beni Mileuk, Damous et Aghbal, le financement de ces mini-step existent déjà. La wilaya de Tipasa a proposé l’inscription de STEP à Gouraya et Messelmoune, la réponse tarde à atterrir aux bureaux des décideurs de la wilaya. Il y a lieu de rappeler que la partie ouest de la wilaya de Tipasa, ce sont les communes des daïras de Cherchell, Gouraya et Damous qui sont jusqu’à présent dépourvues de STEP. Les rejets des eaux usées des 10 communes et leurs nombreuses agglomérations secondaires et leurs zones d’ombre demeurent un sérieux handicap, d’autant plus que ces 6 équipements de traitement des eaux usées, une fois réalisés, constituent un atout non négligeable pour le développement agricole et touristique de cette magnifique partie du littoral méditerranéen, pourvue des paysages féeriques. Par ailleurs, durant l’année 2022, seulement 29 oueds avaient été curés. Néanmoins, le curage des oueds laisse à désirer. Les services techniques des communes ne se sentent pas concernés par le nettoyage des oueds qui traversent leurs villes. Les exemples ne manquent pas. Certains citoyens ne s’empêchent pas à construire illégalement sur le lit de l’oued. La DRE attend l’autorisation d’extraction des graviers et du sable des oueds au profit des opérateurs. L’environnement réagira-t-il ? M'hamed H.