Depuis 2016, les walis de Tipasa avaient refusé la signature de l’octroi des autorisations de forage agricole aux exploitants agricoles, en dépit de la souffrance du secteur. Ils trouvaient toujours un prétexte pour justifier le rejet des dossiers des exploitants, ou le retard dans l’étude des dossiers de demandes d’autorisations de forage, pour l’irrigation des terres agricoles. En 2022, un guichet unique avait été mis en place au sein de la direction des ressources hydriques de la wilaya. Le guichet unique était chargé d’étudier, dans les délais respectables, toutes les demandes de forage des fellahs. Le chef de l’exécutif de la wilaya de Tipasa, Boucetta Aboubakr Essedik, compte tenu de l’impact de l’ampleur du stress hydrique au niveau de la wilaya, a pris la décision d’accorder l’autorisation de forage au profit de 375 agriculteurs, d’une part, et d’autre part, l’autorisation de réhabilitation de 17 puits. La décision du wali de Tipasa avait été chaleureusement accueillie par les fellahs qui avaient attendu des années. Le guichet unique avait enregistré le dépôt de 430 demandes d’autorisation de forage. Naturellement, il y avait eu des demandes qui avaient essuyé le refus pour des raisons précises, après le traitement des documents. L’exploitation des 375 forages fraîchement autorisés permet l’irrigation d’une superficie de 3500 ha, qui s’ajoute à la superficie de 18 000 hectares inscrite dans le GPI (Grand périmètre d’irrigation) de la Mitidja Ouest. La direction des ressources en eau de la wilaya, à titre de prévention, a pris la décision de geler provisoirement l’attribution des autorisations, après consultation et accord du wali, car l’absence de la pluie durant des mois avait entraîné une situation hydrique très critique. Les décideurs attendent l’arrivée de la pluie. Selon Bencheikh Zaki, «le guichet continue à étudier les demandes pendant ce temps de gel provisoire d’attribution des autorisations, explique-t-il. La levée du gel, selon nos prévisions, devra avoir lieu au début du mois d’avril 2023, en espérant que la météo soit clémente et la pluie arrivera pour atténuer cette tension sur l’eau», indique notre interlocuteur. Le débit du forage, en théorie bien sûr, ne devait pas dépasser deux litres par seconde, soit 120 litres par minute. Il suffit de faire un petit calcul. On se rend compte que le débit de 2 liltres/s, s’il est respecté par les fellahs, bénéficiaires des 375 autorisations de forage, dépasse le volume total d’eau produit quotidiennement par la SDEM 1 de Fouka (60 000 m3/jour) et affecté pour la wilaya de Tipasa. Les agriculteurs doivent à leur tour se montrer rationnels dans l’irrigation de leurs terres agricoles, à partir des forages, il y va de l’intérêt de la nappe et la collectivité.