La décharge publique située à Sikh Oughervi aux abords du chemin de wilaya n°13 dans la commune de Tifra, 35 km à l’est de la wilaya de Béjaïa, continue d’indigner les habitants et les usagers de la route. Les importantes émissions de fumée qui résultent de la combustion des déchets, surtout lorsqu’il y a du vent, représentent un réel danger pour les personnes qui traversent cette zone.
En outre, les risques de départ de feu sont amplifiés, notamment lors de la saison des grandes chaleurs, mettant en danger les forêts environnantes et les populations. «Le manque de visibilité, par exemple, a déjà causé plusieurs accidents de voiture.
De plus, la toxicité et la pollution de l’air résultant de la décharge ont un impact direct sur la santé publique et l’environnement proche. Cette décharge est une source de nuisance quotidienne», déclare un habitant de la région.
Par ailleurs, l’implantation d’une décharge communale à cet endroit n’est pas un choix mais une contrainte due à l’absence de terrains communaux ailleurs, apprend-on des responsables locaux.
De leur côté, les citoyens des villages de la commune de Tifra se sont tous opposés à recevoir ces tonnes de déchets à proximité de leurs localités. Quant au centre d’enfouissement technique implanté sur le territoire de la commune d’El Kseur, qui devrait recevoir les déchets ménagers des communes voisines telles que Fenaia, Taourirt Ighil, Tifra et Adekar, il n’est toujours pas opérationnel. Les APC précitées rencontrent encore des difficultés pour obtenir l’autorisation d’y déposer des déchets.
La situation constitue non seulement un danger pour la santé publique et l’environnement, mais aussi une indication claire de l’absence d’une gestion adéquate des déchets dans la région.
Elle met en outre en évidence le besoin urgent de trouver une solution durable pour gérer les déchets générés dans la région. Par ailleurs, la question de la gestion des déchets n’est pas propre à cette région, mais constitue un problème que rencontrent plusieurs autres dans la wilaya de Béjaïa et qui nécessite une attention urgente.
«Certains villages ont montré la voie via des initiatives pour éradiquer le fléau des décharges sauvages, à l’instar du village Igoursafen à Tizi Ouzou et Aguemoune à Béjaïa, et de tant d’autres en recourant au tri sélectif qui permet de récupérer une partie des déchets organiques en les destinant au compostage.
Les autres matières tels les plastiques et les emballages aluminium sont proposés à la vente aux recycleurs», propose un activiste écologique de la région. «Certains villages sont allés encore loin en confectionnant leurs propres mini-incinérateurs pour éliminer les déchets résiduels. Ce sont ces expériences auxquelles il faudrait donner plus de visibilité pour inciter d’autres à en faire autant afin d’atténuer ce phénomène de pollution», rajoute notre interlocuteur.