Le wali de Tiaret a entrepris, ces derniers jours, une visite sur le terrain pour inspecter des travaux en cours de réalisation dont ceux liés aux infrastructures éducatives, le logement, et fatalement les problèmes d’alimentation en eau potable de la population de Tiaret en cet été caniculaire.
Après avoir écouté les explications des responsables du secteur ainsi que les responsables de la direction des ressources en eau à propos du réservoir situé à la «cité Zmala», sur les hauteurs de la ville, Ali Bouguerra n’a pas caché son mécontentement et émis des réserves «quant à la manière de gérer la distribution de l’eau au niveau du chef-lieu de wilaya», selon les termes du communiqué de la wilaya balancé via sa page Facebook.
La même source indique que «la perturbation dans la distribution a impacté les habitants de 17 quartiers de la ville» car «induit par un problème de gestion», non sans inviter le directeur de l’Algérienne des eaux à «revoir la programmation». Dans la foulée, le chef de l’exécutif n’a pas manqué d’instruire les responsables concernés à «combattre le phénomène de l’irrigation des cultures avec l’eau destinée à l’alimentation des populations».
Idem pour «les forages dont ceux illicites de puits dont le phénomène exponentiel a été jusqu’à concourir au rabattement de la nappe dans certains endroits comme dans les parages de l’oued Mina avec l’exploitation effrénée de l’eau pour les cultures maraichères et arboricoles au-delà des quantités exprimées».
S’adjuger de petites quantités d’eau a été un supplice durant cet été notamment pour certains quartiers qui se sont vu balancer du jour au lendemain du un sur deux vers le un sur quatre voire du un sur 5 jours et au-delà.
C’est tout naturellement que les colporteurs se sont donnés à cœur joie pour déplumer encore plus les ménages. La citerne de 1000 litres était cédée jusqu’à 2000 dinars.
Certains attendaient leur tour pour voir débarquer chez eux ces engins de fortune à l’hygiène suspecte. Il a fallu attendre le début d’août pour voir établi un plan citernage qui a ajouté au dépit de certains citoyens résignés au profit des plus hardis. Il est de notoriété publique qu’avec ce stress hydrique qui frappe le pays et qui reste exacerbé dans l’Ouest algérien, la distribution de l’eau a connu de sérieuses pressions durant cet été 2023.
L’un des principaux pourvoyeurs du précieux liquide au niveau du chef-lieu, le barrage Bekhadda qui ne concourait jusqu’à 80% dans la production d’eau pour Tiaret et ses environs connaît une baisse drastique de ses réserves si elles ne sont presque épuisées.
On ne va pas ici développer les stratégies que les pouvoirs publics escomptent mettre à profit pour atténuer les effets mais à moyen terme, Tiaret et presque la moitié des 42 communes de la wilaya auront un besoin pressant de l’eau de mer dessalée. Le salut est à ce prix nonobstant les aléas liés à la gestion de la ressource, son gaspillage et les projections qui n’ont pas été un atout majeur dans cette crise de l’été 2023.
Sur un plan chiffré et bien avant que le stress ne devienne pesant, les besoins en eau potable étaient estimés à 236 000 m3/jour avec un déficit de 56 000 m3/jour.
La production qui n’était que de 148 000 m3 dont 34 000 à partir des eaux superficielles et 114 000 à partir des eaux souterraines renseignait sur la nécessité de nouveaux apports.