Grosse colère des cavaliers, propriétaires et éleveurs de chevaux de courses de six des 9 hippodromes relevant de la société des courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM). Mécontents de la décision de la direction de l’organisation des courses qui a émis un communiqué daté du 28 mai 2023 de «fermer pour les mois de juin, juillet et août les champs de courses de Barika, M’Sila, Laghouat, Tiaret, Djelfa et Oran» arguant des «grosses chaleurs dans ces régions citées» pour ne permettre qu’aux trois autres hippodromes (Le Caroubier, El Eulma et Zemmouri) de courir pendant la période précitée.
Colère que corrobore un communiqué de la fédération des éleveurs et propriétaires de chevaux à destination des responsables du secteur. Après avoir saisi certains responsables, dont ceux du ministère de l’Agriculture, les protestataires, qui ont sollicité El Watan, se disent «interloqués par cette sortie impromptue et unilatérale les privant de meetings auxquels ils avaient coutume d’organiser» d’autant que, expliquent certains d’entre eux venus à la maison de la presse conter cette mésaventure, «le motif de chaleur invoqué ne tient pas la route».
Contacté pour connaître sa version des faits, Ahmed Rayane, le directeur de la SCHPM a rétorqué que «la décision de suspendre les courses durant les mois de juin, juillet et août est motivée par le fait que certains propriétaires n’ont pas engagés de chevaux dans 8 des 12 courses programmées en 2022 pour l’hippodrome Kaïd Ahmed de Tiaret et que l’un de ces propriétaires n’appréciait pas qu’on organise des courses en plein mois de juillet, saison des moissons-battages», ajoutant que «cette levée de boucliers intervient dans un contexte marqué par des tentatives de le démettre de sa fonction pour en introniser un des leurs», Ahmed Rayane ayant travaillé dans un passé récent à Tiaret. Comme il fallait s’y attendre, les propos du directeur de la SCHPM ont été vite contredits.
L’un des protestataires, propriétaire de chevaux et cavalier explique que «la décision de la direction des courses ne s’appuie sur aucun motif valable» et que «le non-engagement de chevaux pour une période plus ou moins courte était le fait d’une grève déclenchée en réaction à l’attitude de la SCHPM après le décès accidentel dans un champ de course d’un jockey à Laghouat en janvier dernier». Selon ce dernier, «la victime n’a pas eu droit à la présentation de condoléances» ce qui a «provoqué la réaction de ses pairs».
Un autre propriétaire, de surcroît celui qui fournit le gros du parc équin, trouve «arbitraire le fait d’être suspendu parce qu’ayant été solidaire de l’action des jockeys et des propriétaires après l’incident de Laghouat». Cela intervient dans un contexte marqué par l’épisode lié à «la non-régularisation des factures électriques par la SCHPM» et de la montée au créneau de l’association regroupant, outre les six hippodromes visés ceux de Biskra et Laghouat.
Explicite, un de nos interlocuteurs, fait savoir que «les propriétaires d’écuries sont des locataires et que ces créances sont à la charge de la SCHPM». «Un embrouillamini qui a valu pour l’heure aux protestataires d’être écoutés au niveau du MADR par un inspecteur et dans l’attente d’une réponse urgente», dira Abdeslam Sariak, président de l’association qui parle aussi de «dettes et de gestion au niveau de la SCHPM».