Les travailleurs de l’Epic «Tiaret-Nadhaf » ont entamé, jeudi dernier, une grève pour dénoncer «la gestion de l’actuel directeur» et exiger son départ l Contacté, ce dernier nous a donnés sa version des faits.
Ployant déjà sous des montagnes de déchets ménagers, beaucoup de quartiers de la ville de Tiaret offraient jeudi un cadre des plus désagréables.
Et pour cause, le personnel de «Tiaret-Nadhaf» venait d’entamer une grève pour «dénoncer la gestion de l’actuel directeur», qui cumule selon les protestataires «une série d’actes de gestion contestés».
De ce fait, ils exigent son départ. Sur place au niveau du nouveau siège de cette entreprise, l’ex gare routière située route Khouidmi, nous avons été happés dès l’entrée par les travailleurs, tout corps confondu, pour nous égrener les griefs ayant conduit à la grève.
Au siège concédé par l’APC, probablement sur directive des autorités pour ne pas pénaliser le budget de cette EPIC, les travailleurs grévistes n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour décrire le climat délétère qu’ils disent «vivre à leur corps défendant». Ne disposant ni de syndicat et encore moins d’une convention collective à même de mieux défendre leurs intérêts moraux, les grévistes ont tenu quand même à rappeler «l’impartialité du directeur dans certaines augmentations, recrutement complaisant, charge de travail, climat suspicieux dans la relation de travail, pressions, travail en dehors des secteurs rattachés en l’absence d’une convention avec l’APC pour ce qui est du rajout de secteurs». «Nous avons évoqué ces problèmes à qui de droit à travers le site ‘Nechki’ sans qu’il n’y ait de réponse à nos préoccupations» pour lesquels on «exige une commission d’enquête».
Le wali qui en est le président du conseil d’administration de cette entité créée le 26 mars 2018 du temps de l’ex wali Bentouati Abdeslam, n’a pas encore réagi, du moins publiquement ou par voie de presse.
Joint par El Watan, le directeur contesté a fait savoir que «Cette grève illégale déclenchée au moment où la voix du dialogue existe appelle quelque remarques».
C’est ce qu’il a dit en préambule ajoutant «je suis à la tête de cette EPIC que depuis six mois et à l’aide de deux cadres on essaie de remettre à niveau cette entité qui ne disposait même pas d’un chef de service», alors que «pour les salaires et les conventions c’est au conseil d’administration de les entériner».
Ce responsable explique que «pour les 50 balayeurs recrutés suivant contrat déterminés de six mois, ils l’ont été grâce à l’aide des 20 millions de dinars concédés par la wilaya pour tenter d’appuyer l’APC». Le personnel doit savoir, conclut-il qu’en absence du wali, «c’est l’inspecteur général qui nous accompagne et c’est pour cette raison que les protestataires récusent, quelques fois, certaines de ces orientations en rapport avec ses missions».
Au-delà du débrayage subsiste un problème réel à Tiaret : l’assemblée populaire communale, qui a dans ses tiroirs une étude portant le schéma directeur de l’enlèvement des déchets ménagers ne semble pas mesurer l’effet boule de neige qu’un tel problème suscite auprès de l’opinion publique locale. Jusqu’à quand ?