Géographiquement parlant, la commune de Zmalet Emir Abdelkader est située à l’extrême-est de la wilaya de Tiaret à 166 km du chef-lieu de wilaya et à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de daïra, Ksar Chellala. Pour y accéder, il faudrait faire, comble du paradoxe, un détour à sens inverse depuis Ksar Chellala en discontinue avec un passage de certaines localités dans la wilaya voisine, Djelfa.
Historiquement, cette localité rappelle pour beaucoup la prise de la smala de l’émir Abdelkader en 1843. Une localité laissée en ruines qui continue de rattraper ses longs retards. Zmalet Emir Abdelkader, jadis bourgade steppique déshéritée connaît aujourd’hui une extraordinaire mutation sociologique, qui n’est pas sans générer de positifs impacts sur sa population et ses nombreux douars, restés pour certains enclavés.
Aujourd’hui et, à la faveur d’attentions soutenues de l’Etat et par la grâce des autorités locales conjuguée à l’implication d’élus, cette localité entrevoit déjà des perspectives autrement plus meilleures. Des projets viennent d’être entrepris dans le cadre du PCD, sectoriel que dans le cadre des initiatives locales sous la houlette du nouveau chef d’exécutif. Projets liés à l’alimentation en eau potable, énergie, éducation, habitat rural, jeunesse et les sports et surtout routier à même de désenclaver plus profondément ces douars et hameaux qui ont longtemps pâti.
Chargé d’appréhensions, le secteur routier occupe le hit-parade de l’ambitieux programme initié en faveur de Zmalet Emir Abdelkader. Et pour cause, la commune vient de bénéficier d’un grand projet salué unanimement par tous puisqu’il s’agit de la réalisation d’une voie nouvelle longue de 42 km devant raccorder la commune sur Nadhora. Le projet a valu une présentation et un débat public en marge de la visite d’Ali Bouguerra pour dire les impacts positifs escomptés de cette opération dotée d’une enveloppe initiale de 150 milliards de centimes.
Les autochtones se frottent les mains à la seule idée de voir gagner quelques 60 km une fois la route achevée. L’étude étant faite, les travaux devront être entamés bientôt. Au-delà donc du désenclavement de dizaines de douars et de mechtas, cette nouvelle voie permettra de desserrer la pression sur la RN40, de surcroît l’une des voies les plus meurtrières de la wilaya, permettre à de potentiels investisseurs de s’installer et raccorder certaines écoles primaires, comme celle de Noufikha et valorisation économique de l’agro-pastoralisme, spécialité locale.
S’agissant du secteur éducatif, «12 classes en extension pour le cycle primaire, pose de clôtures, installation de réservoirs à gaz propane au profit de quatre établissements, réalisation d’une école type A1 à Tazia, deux écoles à Adjarmaia et Bouchouat, ouverture d’un nouveau collège et ouverture d’une annexe de lycée», explique le jeune maire Abdeslam Hamr El Ain.
Cet élu, soutenu par certains de ses pairs et pour ce qui est de l’énergie ajoute que : «On vient d’achever la pose de réservoirs pour gaz propane au profit des habitants des douars de Tazia et Bouchouat, dotation de 4 écoles avec le même combustible, pose de panneaux solaires au profit de 22 foyers à Adjermaia et bénéfice de 150 familles du gaz de ville à Aouameur», cela intervient en parallèle à la réalisation d’un réseau éclairage publique au profit de ces deux dernières localités secondaires au même titre qu’au niveau du groupement d’habitat rural à Bairia1, 2 et 3 ainsi qu’à Boumelil et Nouaoura. Il serait fastidieux d’énumérer la longue liste fournie par cet élu mais on retient quand même qu’en matière de raccordement en énergie électrique, 36 foyers en ont bénéficié en plus des 22 exploitations agricoles disséminées à travers le vaste territoire de cette commune.
L’effort est soutenu et concerne divers aspects du développement de cette localité qui vient de connaître la réalisation de plusieurs petits projets hydraulique à Adjarmaia, Rass El Aïn, Rakb El Baroud, Djenane El Baylek, El Aouameur, quelques cités urbaines et octroi d’autorisations de forage pour l’heure suspendues au profit d’exploitants agricoles.
Le développement de la localité exige aussi le règlement du contentieux foncier, puisque Zmalet Emir Abdelkader a bénéficié d’un lotissement de 580 lots de terrains à bâtir en plus de l’inscription d’aides à la construction d’habitat rural au profit de 80 personnes et 20 dans le cadre du social locatif.
Le long exposé du maire fait ressortir des actions concrètes en matière de télécommunications, aménagement d’une annexe communale en centre de santé. Le pari du développement est lancé mais la demande citoyenne reste toujours de mise si l’on se fie au dialogue entrepris par le wali en marge de sa visite à cette localité et l’échange avec certains représentants de la société civile au niveau du lycée Didouche Mourad.
De cet échange, il en ressort ce besoin de voir la ville rattraper ses retards en matière d’aménagements urbains. Un ordre de service a été remis solennellement par Ali Bouguerra à l’entreprise de réalisation.
En perspective et pour plus de désenclavement, le maire et ses pairs espèrent voir se réaliser cette autre voie routière entre Zmalet Emir Abdelkader et Aïn Dheb sur 35 km et celle entre Zmalet Emir Abdelkader et Aïn Ouessara par Guernissi qui permettra le désenclavement de certains douars, comme Ouled Arbia, El Mhaka, DjenaneTouafria, El Mekhatria.