A l’issue des deux journées internationales sur l’évaluation des technologies de santé portant sur l’introduction de la pharmaco-économie dans notre pays pour quantifier l’impact économique pour l’accès aux thérapeutiques innovantes, une série de recommandations a été adoptée.
Consacrée par des textes réglementaires publiés par le ministère de l’Industrie pharmaceutiques, en attendant les textes d’application, cette discipline est désormais incontournable dans la négociation des prix des médicaments à l’enregistrement et au remboursement pour accéder au marché. De nouvelles modalités seront ainsi mises en place avec une révision prochainement de l’arrêté portant fixation des prix par le comité économique intersectoriel des médicaments au ministère de l’Industrie pharmaceutique.
Le comparatif entre deux technologies de santé, en l’occurrence les différentes thérapies, axé sur le rapport coût/efficacité et l’analyse de l’impact budgétaire constitueront, désormais, les arguments médico-économiques utilisés pour convaincre les décideurs et les payeurs, surtout en ces moment de contraintes budgétaires et pour un accès aux soins avec équité.
L’approche nécessite donc toute une batterie de mesures, à commencer par la récolte de toutes les bases de données à travers la mise en place d’un système de numérisation performant, notamment les registres des maladies, les données épidémiologiques et les données des études cliniques dans la vraie vie, afin d’appréhender la prise en charge des patients pour bénéficier des nouvelles thérapeutiques. «Il est nécessaire d’avoir toutes les données pour la réalisation de ces études cliniques, notamment les registres des maladies pour savoir plus sur les effets secondaires dans la vraie vie, par exemple, un système de numérisation pour récolter les données des hôpitaux, des laboratoires, des pharmacies, voire un maximum de données nous permettant justement de faire une évaluation de pré commercialisation et nous facilitant la prise de décision», a souligné le Dr Tahraoui Abdelkrim, chargé de l’évaluation des produits pharmaceutiques à l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP).
Pour le président de la Société algérienne de biotechnologie, le Dr Salah Sahraoui, «les études cliniques dans la vraie vie constituent une valeur ajoutée à l’Algérie. Elles permettent une meilleure connaissance de la prise en charge des patients, de l’évaluation précise de l’efficacité, la tolérance et le bon usage des médicaments. Elles génèrent des données qui peuvent servir les médecins dans leur pratique médicale, les industriel dans la promotion des médicaments et les autorités pour la prise de décision», a-t-il indiqué.
L’approche pharmaco-économique est importante à plus d’un titre a déclaré le Pr Amar Tebaibia, président de la Société algérienne de médecine interne. En pratique, ces outils permettent une évaluation économique au profit de la santé. «Il s’agit d’un processus multidisciplinaire qui résume les informations médicales, sociales, économiques et éthiques liées à l’utilisation d’une technologie de la santé d’une manière systématique, transparente, équitable et robuste», a souligné le Dr Newfel Oulmane, PDG d’Access Focus leader en Public Affairs et Market Access, lors de sa présentation sur les modèles d’évaluation économique des données de vie réelles.
La pharmaco-économie , a-t-elle expliqué, est basée sur des études médico-économiques et l’évaluation médico-économique. «La méthode d’évaluation la plus utilisée est l’analyse coût/efficacité avec la comparaison de deux traitements, dont l’un est plus cher. Les effets sont souvent mesurés sur leur impact sur la santé, à savoir l’espérance de vie et la qualité de vie», a t-elle indiqué.
Et de préciser que «pour déterminer si un nouveau traitement est rentable dans un pays donné, il serait généralement nécessaire d’utiliser les résultats d’essais cliniques multinationaux pour obtenir les effets du nouveau traitement en fonction de son impact sur la morbidité et la mortalité».