Théâtre régional d’Oran (TRO) : El Khatwa El Akhira ou la souffrance du peuple sahraoui

31/01/2024 mis à jour: 01:44
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Un des tableaux de la pièce théâtrale El Khatwa El Akhira

Après le TNA d’Alger, ce fut au tour, lundi dernier à 17h, au Théâtre régional d’Oran (TRO) d’abriter la présentation de El khatwa el akhira, la toute première pièce du théâtre national professionnel de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). 

 

Mise en scène par Aïssa Jekati, cette pièce, qui fait jouer sur scène un total de 23 comédiens, femmes et hommes et tous sahraouis, se veut marquer d’une pierre blanche la renaissance du quatrième art au Sahara Occidentale, et ce, avec l’appui du TNA et du théâtre de Sidi Bel Abbès, les deux étant coproducteurs. 

La pièce raconte les péripéties de sahraouis épris de liberté, en proie à la soldatesque marocaine qui n’a de cesse à leur mettre des bâtons dans les roues et leur rendre la vie impossible. 

Cela ne les empêche de continuer à résister, avec une détermination farouche, comme en témoigne la banderole que les comédiennes portaient tout le long de la pièce dans laquelle nous pouvions lire : «La badile la badile 3an takrir el massir». 

D’une durée d’un peu plus d’une heure, la pièce est ponctuée, à plusieurs reprises, par des chants et de la musique gnawie et sahraouie, ce qui n’étaient certainement pas pour déplaire au public présent (parmi lequel se trouvaient nombre de personnes issus de la communauté sahraouie installée à Oran) qui en redemandait encore. 

Quant au choix du langage, le metteur en scène ainsi que ses comédiens ont jeté leur dévolu, non sur l’arabe classique, mais plutôt sur le dialecte proprement sahraouie et cela afin d’insuffler davantage d’authenticité à la pièce. «La li el hokm el dati, istiklal el Sahraa atii» (non à la domination actuelle, l’indépendance du Sahara arrive), «sa namdi sa namdi watanoun hourroun wa cha3boun saïd» (nous allons concrétiser notre projet d’instaurer un Etat libre où ses habitants seraient heureux) sont parmi les slogans martelés par les comédiens qui campaient les rôles de révolutionnaires sahraouis. 

Une des scènes a particulièrement marqué le public, celle qui se déroule dans les geôles marocaines où des militants sahraouis faisaient face à un interrogatoire musclé, confinant à la torture. En bref, la pièce, qui se veut une ode à la liberté, a été bien accueillie, lundi dernier, par le public oranais qui a consacré, à la fin de la représentation, une véritable standing ovation aux comédiens. 

Après donc Alger et Oran, El khatwa el akhira devra jouer incessamment dans les villes de Sidi Bel Abbès, Saïda, Mascara, Mostaganem et Aïn El Defla.        

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